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Super-héros de cinéma pour les fêtes

Par Didier Pasamonik (L’Agence BD) le 29 novembre 2012                      Lien  
Le cinéma de genre s'est enrichi d'une nouvelle figure. Avant, il y avait le western, le policier, la SF, le film d'horreur... Maintenant, il y a quelque chose qui fait un mix de tout cela : le film de super-héros. Dans un livre pionnier, Olivier Delcroix, chef du service cinéma au Figaro, arpente le territoire de ces nouveaux héros de l'écran et produit l'acte de naissance d'un genre qui va bien au-delà de l'effet de mode.

"Identifier un genre nouveau, aux contours encore mal définis, malgré l’immmense succès remportés par ces blockbusters qu’Hollywood appelle des super-movies. Longtemps ignorés, souvent méprisés, jamais vraiment pris au sérieux, les personnages de Superman, Batman (détenus pas DC Comics), Spider-Man, X-Men ou Iron Man (appartenant à Marvel) ont désormais acquis une si grande notoriété qu’ils ne relèvent plus d’un simple effet de mode." Tel est le constat d’Olivier Delcroix qui analyse cette tendance et tente d’en dégager une forme d’historicité.

Il émet l’hypothèse que les super-héros ne sont pas nés dans la BD, mais au cinéma et y trouve "quatre fantastiques précurseurs" : Zorro, Tarzan, The Shadow et Flash Gordon. Sauf que les trois premiers sont nés dans les Pulps dont le comic book est issu, et que le quatrième est un comic strip créé en 1934. Mais il a raison sur le fond : les super-héros ne sortent pas de rien : le masque et la double-identité de Zorro, la puissance de Tarzan, la science-fiction spectaculaire de Flash Gordon, et le fantastique des villes du Shadow sont autant de codes qui seront repris par les comics. Mais on peut remonter à Hercule, à Samson, à la mythologie grecque...

Super-héros de cinéma pour les fêtes
Les super-héros ont dopé l’industrie américaine du film.
Les Super-héros au cinéma, Par Olivier Delcroix, Éditions Hoëbeke.

Le moment-clé de l’explosion super-héroïque à Hollywood date de 1978. Cette année-là, grâce à la sophistication des effets spéciaux et à l’arrivée du numérique (merci Star Wars...), Superman a cessé d’être ridicule, avec des sauts de gymnaste replet engoncé dans un costume boudiné. Il arrive avec un stock de scénarios prêts à l’emploi, profilés comme jamais et adaptés à toutes les registres, de l’aventure sentimentale à l’apocalypse crépusculaire.

Dans le parcours, impressionné par le roman de Michael Chabon, Les Extraordinaires Aventures de Kavalier & Clay, Delcroix attribue à Superman un ancêtre qui serait le Golem. Erreur : le Golem est une fabrication de l’homme, comme le monstre de Frankenstein ou la Schtroumpfette, et cette prétention à vouloir copier Dieu est d’ailleurs aussitôt punie. Superman est davantage un prophète dont la naissance s’apparente à celle de Moïse et qui, tel Prométhée, vient donner aux hommes la justice. Au passage, notre auteur perpétue un hoax vieux comme l’histoire de la BD, que l’on retrouve chez Jacques Marny comme chez Annie Baron-Carvais, qui attribue à Goebbels l’exclamation "Superman est juif !". Personnellement, je n’ai obtenu de ces spécialistes aucune référence, ni aucun document qui vienne appuyer cette assertion qui a tant fait plaisir aux premiers propagandistes de la BD.

Les Super-héros au cinéma, Par Olivier Delcroix, Éditions Hoëbeke.

Batman, Captain America, Spider-Man, Les 4 Fantastiques, The X-Men, The Punisher, Blade, Wonder Woman, Catwoman, The Spirit, Ghost Rider, Iron Man, Thor, de même que de nombreuses parodies sont passées en revue avec pertinence et passion dans une chronique abondamment illustrée. Toute la mythologie des super-héros exploitée sur la toile défile et ce sont de nombreuses heures de plaisir obscur qui nous reviennent en mémoire.

La perche nous est tendue pour l’écrire : voilà une super-bonne idée de cadeau pour les fêtes !

(par Didier Pasamonik (L’Agence BD))

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Les Super-héros au cinéma, Par Olivier Delcroix, Éditions Hoëbeke.

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5 Messages :
  • Super-héros de cinéma pour les fêtes
    29 novembre 2012 15:01, par blub

    bon en fait il raconte n’importe quoi ce bouquin si on lit bien votre chronique

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  • Super-héros de cinéma pour les fêtes
    30 novembre 2012 01:12, par Benoît

    A corriger dans votre article : Frankenstein n’est pas la créature mais le nom de celui qui à créé le monstre ( et donc son créateur).

    Pour en revenir à ce livre vu les erreurs édifiantes que vous nous indiquer je dirais plutôt que c’est une super-mauvaise idée cadeau pour les fêtes (et personnellement merci d’avoir fait un article dessus pour que je puisse le mettre dans ma liste "ne surtout pas me l’offrir").

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    • Répondu par Didier Pasamonik (L’Agence BD) le 30 novembre 2012 à  09:10 :

      A corriger dans votre article : Frankenstein n’est pas la créature mais le nom de celui qui à créé le monstre ( et donc son créateur).

      Vous avez raison, j’ai précisé mon propos.

      vu les erreurs édifiantes que vous nous indiquer je dirais plutôt que c’est une super-mauvaise idée cadeau pour les fêtes

      Vous avez tort, ce n’est pas l’esprit de mon article. Car au contraire ce livre raconte pour la première fois l’histoire des rapports entre les super-héros et le cinéma, et sur ce point l’auteur sait de quoi il parle.

      Reste qu’il y a parfois des sujets dont la thèse est discutable, c’est le cas pour toute thèse. Nous sommes là dans un débat de spécialistes sur des points précis du livre qui reste un ouvrage formidable, d’où notre recommandation. Les sujets choisis dans notre article illustrent la profondeur de ses analyses, même si nous trouvons à y redire.

      Du reste, comme lecteur, vous pouvez garder vis-à-vis de nos observations un esprit critique. N’oubliez pas qu’ActuaBD est avant tout un organe d’information. Notre ambition est surtout de signaler cet ouvrage et de susciter votre curiosité. Pour le reste, on discute, et c’est bien normal.

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  • Super-héros de cinéma pour les fêtes
    30 novembre 2012 08:57, par Phil "Icecool" Tomblaine

    Les super-héros ne sont pas nés dans la BD, mais au cinéma et y trouve "quatre fantastiques précurseurs" : Zorro, Tarzan, The Shadow et Flash Gordon

    Ces quatre noms sont bien sur des références, mais nous savons aussi que le syndrome "superhéros" est un vaste mixte issu des épopées et héros antiques, des feuilletons du XIXè siècle et des premiers pulps : le véritable précurseur coté SF, c’est bien sur Buck Rogers ; quant au collant ou au super-méchant, ils sont hérités de Robin des bois et du Moriarty dans Sherlock Holmes. Pour revenir aux 4 noms donnés, on peut s’étonner de ne pas y trouver (outre Buck Rogers donc), celui du Fantôme de Lee Falk, apparu dès 1936...

    Notez aussi qu’un hors-série (n°56) des Inrocks (La double vie des Super-Héros : des comics au Cinéma), paru en juillet 2012, faisait déjà notablement le tour du sujet.

    Ce qui n’enlève rien au mérite du présent ouvrage !

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  • Précisions sur les films adaptés de Marvel
    1er décembre 2012 00:04, par Michel Dartay

    Je n’ai pas lu le livre en question, mais j’aimerai apporter mon propre commentaire sur ce phénomène (liaison comics-cinéma), en le ramenant à sa dimension économique.

    Avant 2000, il y eut des films adaptés de Marvel (notamment un Howard the Duck, produit par George Lucas, si médiocre qu’il n’existe pas en DVD VF. Et un Fantastic Four de Corman, kitchissime.

    Ensuite, après 2000, c’est le paradis pour Marvel. Mais la société connait de graves difficultés financières, introduite à 50 dollars vers 1990, l’action cote autour de 2 dollars vers 2000, et la société est proche de la faillite. Donc les droits de Spider-Man sont cédés à Sony pour une somme dérisoire. Cela permet toutefois à Marvel d’engranger un peu plus de bénéfices grâce aux ventes de comics, TPB, et recueils consacrés au Tisseur de toile.

    Un peu la même chose pour Hulk, mais là le premier film produit par Vivendi-Universal déconcerte...pas grave, Marvel vendra beaucoup de produits dérivés débiles à ce moment (notamment les poings de Hulk en plastic vert, pour les enfants). Et un second film permettra de tout recommencer dès le début.

    Pour les X-Men (trois parties de Bryan Singer) : gros hit instantané !

    Mais la réalisation d’adaptations de comics Marvel n’est pas forcément vouée au succès public. Donc à coté de ces films connus et reconnus, il faut aussi noter l’insuccès (commercial et créatif) de films consacrés au Punisher (avec Travolta dans le rôle du méchant), de Daredevil (Ben Affleck dans le rôle d’un Daredevil bien zippé) et surtout d’Elektra (vilaine daube, indigne des fins de soirée de M6).

    Et des films moyens comme les deux Fantastic Four...

    Ensuite, rétablie d’un point de vue financier, Marvel a les moyens de produire ses propres films : on aura donc droit à Iron Man (deux films), Thor, Captain America. La magie fonctionne, l’esprit de l’oeuvre originale est respecté ou adapté : cela plait aux fidèles de la première heure, mais aussi au grand public.Suivra Avengers, gros hit mondial.

    A peu près en même temps sortent les films consacrés aux X-Men et à Spider-Man (nouvelles saisons), extrèmement réussis.

    J’aurai pu citer aussi les deux Blade (personnage issu de Tomb of Dracula de Wolfman-Colan) ou les deux Ghost Rider (avec Cage dans le rôle principal), mais le temps me manque. J’espère toutefois avoir donné assez de repères à ceux qui pourraient trouver différents coffrets de DVD en magasin en ces périodes propices aux cadeaux.

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