La une du magazine est consacrée à la nouvelle collection 12 septembre. "Le premier nom de collection auquel j’avais pensé était "le jour d’après". Il s’avère qu’un réalisateur américain a eu la mauvaise idée d’appeler son film ainsi. Pendant deux mois j’ai cherché un nouveau nom et c’est finalement Mourad Boudjellal qui a proposé "12 septembre"." explique Jean Wacquet. Le directeur général de l’édition chez Soleil confie que la création de cette collection est la résultante de deux profondes volontés : "celle de réfléchir à des directions éditoriales et artistiques thématiques différentes et celle de répondre à une véritable demande du lectorat qui en vieillissant finit par décrocher des genres comme l’Héroïc Fantasy".
L’enjeu est clairement énoncé : la maison toulonnaise qui a longtemps surfé sur la vague de l’Héroïc Fantasy, anticipe une possible érosion des ventes et donc cherche à diversifier son catalogue. Outre 12 Septembre, d’autres signes sont déjà visibles : la création de la collection Terre Secrète dirigée par Nicolas Tackian et l’évolution de Quadrants Solaires en Quadrants, véritable maison d’édition dont les clés sont confiées à Corinne Bertrand.
Consacré au genre thriller, 12 septembre cherche « à inventer de la BD plus dynamique que les classiques actuels, avec en particulier des récits géopolitiques possédant un vrai fond tout en privilégiant l’action. L’idée est d’aller chercher de plus jeunes auteurs influencés par les comics américains, le cinéma moderne ou ces nouvelles séries télévisées. » Les trois premiers titres de la collection sont Eden Killer de Di Giorgio et Mormille, Hunter de Renault et Fernandez et Black Bank de Tackian, Miquel et Sauvé [1].
Suprême Dimension interroge également Jung pour son formidable Couleur de Peau : Miel, Stéphane Levallois pour Le Dernier Modèle, son autobiographie parue chez Futuropolis, Frédéric Brrémaud pour Richard Coeur de Lion, Thomas Mosdi pour Le Vampire de Sacramento, Alain Leclerc, artisan et témoin de la rencontre entre Jean-Luc Istin et Daxiong sur Muowang, Jean-Charles Gaudin pour la conclusion de L’Ombre du Cinéphage, Jaouen pour Nova, Gabor pour GreenWorld et enfin, Christophe Alliel pour Les Terres de Caël.
Quel avenir pour Suprême Dimension ?
Le magazine plafonnait à 10.000 exemplaires vendus (France, export, abonnés). La nouvelle formule sera donc trimestrielle et plus proche d’un quotidien national que d’un magazine. Hervé Loiselet, le rédacteur en chef, reconnaît que « ce sera plus souple, moins cher et plus facile à fabriquer. Nous pourrons même réagir quasiment la veille pour le lendemain ce qui est devenu impossible avec les beaux magazines dos carré collé sur couché brillant 90 g et vernis sur la couverture. Il faut cesser d’ennoblir de force les choses et de croire au fétichisme du public le plus large. »
Le tirage pourra même augmenter si nécessaire, comme il l’a déjà été testé pour le Spécial Coluche et le Spécial Manga. Rappelons que les minima sur les rotatives type "presse quotidienne’" sont éloignés de ceux des rotatives type "magazine"...
Une version on-line de Suprême Dimension est également au programme, tout simplement sur le site de Soleil. « C’est un choix artistique, éditorial et humain. On tourne la page du support papier, on prend acte une fois pour toute du fait que l’info BD, c’est en accès gratuit et on s’oriente vers une nouvelle approche de la notion de prépublication. » confie Hervé Loiselet. Cette démarche s’inscrit également dans la refonte actuelle des sites internet de Soleil.
Beaucoup de changements en perspectives donc. Nous attendons avec impatience la fin d’année pour les découvrir.
(par Laurent Boileau)
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[1] publié dès janvier dernier
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