Sur la trace des Justes parmi les nations

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Les éditions Plein Vent inaugurent, en collaboration avec le Comité français pour le Yad Vashem, une collection consacrée aux Justes français, c’est-à-dire ces gens qui, sans y prendre le moindre intérêt, ont sauvé des Juifs voués à l’extermination, souvent dans l’indifférence générale, sinon l’hostilité d’une caste de gens qui profitèrent de la spoliation des biens appartenant aux gens assassinés. Sans ces « justes », il est probable que la France n’aurait pas sauvé ses Juifs. Cette collection part sur leurs traces… Dans ce volume, c’est la filière niçoise qui est mise dans la lumière.

Dans le Talmud, est écrite cette sentence : « « Quiconque sauve une vie sauve l’univers tout entier. » (Traité Sanhédrin 4, Mishna 5). De son côté, Primo Levi, l’auteur de Si c’est un homme, parlait avec gratitude de son ami Lorenzo qui l’avait sauvé, non seulement parce qu’il lui avait apporté une aide concrète, matérielle, mais aussi parce qu’il permettait de rappeler qu’il y avait dans le monde des personnes justes et intègres qui incarnaient l’humanité et qui dépassaient la barbarie.

En France, 76000 Juifs dont plus de 11000 enfants, soit 25% de la population ont été les victimes de la Shoah. Cette proportion passe à 50% en Belgique et à 73% en Hollande. Comment expliquer cette différence ? Essentiellement par la présence de la « Zone Nono », non-occupée, qui a permis dans un premier temps aux Juifs français de passer dans le Sud et de trouver des régions plus clémentes que d’autres pour s’y cacher, car dès le 3 octobre 1940, appliquant sa pleine collaboration avec les nazis, Vichy publiait le statut des Juifs.

Sur la trace des Justes parmi les nations

La zone d’occupation italienne avait adopté une attitude de tolérance à l’égard des Juifs français et constituait une sorte de hâvre de paix momentané pour les réfugiés. Mais un an après, les Italiens se retiraient et la Gestapo débarquait avec Aloïs Brunner à sa tête et la chasse aux Juifs commençait, d’autant que les Alliés débarquant en Afrique du Nord, les Allemands envahissaient la « Zone libre ».

Cette période de latence permit aux Juifs de s’organiser et quelques individualités, parmi lesquelles Moussa Abadi et Odette Rosenstock qui mirent en place le « Réseau Marcel » qui sauva 527 enfants d’une mort certaine.

Cette BD raconte leur histoire, les planques élaborées avec la complicité d’ecclésiastiques comme Monseigneur Jules-Géraud Saliège, l’archevêque de Toulouse,les pasteurs Edmond Evrard et Pierre Gagnier, et bien d’autres de toutes confessions qui sauvèrent les Juifs des ténèbres. Un bel hommage, très bien documenté, et d’une pédagogie impeccable et bienvenue pour rappeler cette histoire.

(par Didier Pasamonik (L’Agence BD))

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