Née d’une femme pendue, Gai fut recueilli par un maître forgeron qui l’éleva comme son fils, aux côtés de sa propre fille. Taciturne, le garçon ne jure que par les lames qu’il voit vivre dans la forge, au point, un jour, d’avoir son bras accidentellement coupé. Son maître lui conçoit alors une prothèse à partir de sa plus précieuse épée, qui s’avère maudite et développe chez l’adolescent d’étranges pouvoirs.
Swordgai met en scène des personnages possédés par des armes les transformant en monstres avides de carnage. Lorgnant du côté du Berserk de Miura, ce seinen n’a pas les moyens de ses ambitions : les créatures, faute d’une réelle originalité dans leur design, n’impressionnent guère et le héros, sombre comme il se doit, constitue une mauvaise caricature de ce type de personnage.
Surtout, si certains développements laissent déjà songeur en eux-mêmes - comme le choix d’une épée, sacrée qui plus est, en guise de prothèse - leur enchainement apparaît trop souvent incohérent, quand on n’éprouve pas tout simplement le sentiment qu’il manque des passages pour rendre l’action logique et compréhensible. La première agression dont est victime l’héroïne semble par exemple oubliée sitôt survenue.
Swordgai rejoint ainsi la liste, qui commence à devenir longue, des titres, lancés cette année par Tonkam, oscillant entre le médiocre et l’anecdotique. Inquiétant.
(par Aurélien Pigeat)
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Swordgai T1. Par Toshiki Inoue (scénario), Wosamu Kine (dessins) et Keita Amemiya (character design). Traduction Anne-Sophie Thévenon. Tonkam, collection "Seinen". Sortie le 21 mai 2014. 224 pages. 7,99 euros.