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"Tango", le cocktail explosif du Lombard

Par Charles-Louis Detournay le 30 octobre 2020                      Lien  
Avec cinq albums en trois ans, et déjà plus de 100.000 exemplaires vendus avant la mise en place du 5e tome, la série "Tango" créée par Philippe Xavier et co-scénarisée par Matz se révèle l’un des nouveaux poids lourds de l’éditeur bruxellois. Profitons de la parution de ce cinquième opus pour analyser les points forts de cette série.

En 15 ans de carrière dans le franco-belge, Philippe Xavier fait figure de surdoué : un réel talent, un rythme de travail élevé et constant, 24 albums (Croisade, Hyver 1709, Conquistador, Paradis Perdu, XIII, Le Souffle [1] et pratiquement autant de succès auprès du grand public.

 "Tango", le cocktail explosif du Lombard Dernière réussite en date : la série Tango, du nom de son héros principal. Lancée en novembre 2017, la série s’est d’emblée distinguée par son ton réaliste, ses grands espaces et le souffle de l’aventure que l’on n’avait plus ressenti en bande dessinée contemporaine depuis longtemps. Tango est né pourtant très naturellement : ayant vécu en Amérique du Sud pendant plusieurs années, Philippe Xavier avait le désir de pouvoir retranscrire ces paysages et cette société dans une série qui lui soit liée.

« Au fur et à mesure de ma carrière dans le franco-belge, nous explique le dessinateur, [j’ai pris de plus en plus de plaisir à trouver les idées de départ des récits que je voulais dessiner, comme cela a été le cas sur "Croisade", puis encore plus sur "Conquistador" et "Hyver". Pour "Tango", j’avais décidé de me faire avant tout plaisir en tant que dessinateur et lecteur, en format d’hommage très respectueux à ce que je lisais étant adolescent, à savoir "Bernard Prince" et plus globalement à toutes les séries d’Hermann, de Vance et de Giraud. Il s’agissait à l’époque d’histoires d’aventures assez simples dans la trame, souvent des one-shots... Or je trouvais justement que le marché de la bande dessinée s’essoufflait un petit peu avec des séries qui n’en finissaient pas, et dont les lecteurs reprochaient le temps d’attente pour arriver au bout d’un cycle, et parfois la baisse de qualité qui l’accompagnait. J’ai donc voulu chambouler tout cela en 2015, avec une BD d’action en hommage non seulement aux bandes dessinées, mais aussi aux road-movies des années 1980 comme "Les Spécialistes" avec Giraudeau et Lanvin, ou des films américains comme "L’Arme fatale", "Le Dernier Samaritain" et "Midnight Run" qui bénéficiaient de dialogues bien trempés... Bref un divertissement bon enfant, surtout porté de beaucoup de paysages où l’on allait voyager. Et en me replongeant dans mes propres voyages, je me suis dit que l’Amérique du Sud était le terrain de jeu idéal pour raconter ces aventures et retrouver un souffle qui emprunte au western, mais dans une veine contemporaine. Bref, je voulais donc rendre hommage aux récits et aux films des années 1980 tout en les transposant dans un style de 2020, en trouvant des astuces pour que tout passe naturellement. »

Philippe Xavier et son personnage Tango
photo : DR.

La rencontre avec Matz

L’auteur avait donc une idée assez précise du ton de la série. Il lui restait à trouver le bon scénariste pour entrer dans ces envies, finalement assez déterminées et rebondir adroitement sur ses envies.

« Conseillé par Nathalie Sergeef, je m’étais dit que Matz pourrait peut-être être le scénariste idéal, nous raconte l’auteur. Je l’ai rencontré à Saint-Malo, et je lui ai expliqué ce que j’avais en tête concernant "Tango", mes envies de Bolivie, l’esprit des années 1980, etc. Et c’était exactement ce qu’il aime, il a donc accepté sans hésiter. Et puis, cerise sur le gâteau, nous sommes partis ensemble en Bolivie pour deux semaines de repérage : la journée, on vadrouillait, découvrant plein de paysages, ce qui me permettait d’emmagasiner les images et de débuter des séquences dans ma tête. Et le soir, après notre journée de découvertes, on se racontait l’un l’autre notre histoire, avec une nouvelle séquence à chaque soirée, ce qui a généré une excellente ambiance entre nous. Au bout du périple, les bases du premier tome étaient jetées. »

Le tome 1 dévoile quelques souvenirs du repérage des auteurs en Bolivie

Ces grands paysages vont vite devenir caractéristiques de la série. Par la suite, chacun des albums emploie les différents lieux de résidence de Philippe Xavier dans les années 1980 et 1990 : l’Argentine, le Chili et l’Équateur. Sans oublier les splendides panoramas du tome 2, même si dans ce cas, il lui a fallu se contenter de documentation.

Mais l’objectif de Philippe Xavier ne se bornait pas à proposer des albums dépaysants pour le lecteur. Il souhaitait surtout composer avec une nouvelle génération de héros, des personnages bien en chair, qui ne devaient pas s’effacer derrière la machination à l’œuvre, mais qui devaient vivre au premier plan et rythmer le page turner.

Le début du tome 1

« Concernant notre héros, j’ai immédiatement trouvé son nom : Tango, explique l’auteur, Et j’ai cogité sur son look en évitant le blond de Croisade, le trapu aux cheveux frisés de Conquistador. J’ai jeté mon dévolu sur un beau brun en travaillant sa coupe afin qu’il soit reconnaissable au premier coup d’œil. Je ne souhaitais pas mettre uniquement le focus sur Tango lui-même, mais également englober cet intérêt sur des personnages secondaires forts. »

La vraie surprise de la série provient de Mario, l’acolyte de Tango qui ne correspond pas à l’archétype du héros dans une série d’action. La cinquantaine avec un peu d’embonpoint, amateur de steaks saignants et surtout des alcools locaux. Plus qu’un faire-valoir, Mario est progressivement devenu un personnage central de la série, quitte presque à voler parfois la vedette à Tango.

« À la base, il s’agissait juste d’un détective qui devait mourir dans le premier tome analyse Philippe Xavier, Mais dès que je me suis mis à le dessiner, on s’est pris d’affection pour le personnage. Initialement, Matz m’avait proposé qu’il ressemble à Lino Ventura, mais comme la similitude était trop proche, je lui ai rajouté une moustache et un peu de barbe, et il s’est tout d’un coup mis à ressembler à Barney Jordan [NDLR : l’acolyte de Bernard Prince dans la série éponyme]. Je l’ai gardé ainsi, ce que les lecteurs prendront pour un hommage s’ils reconnaissent un bout du personnage. Mario a donc pris forme, on l’a développé, et il est devenu aussi indispensable que Tango. »

Le premier tome dévoile quelques pans du passé de Tango, sans sacrifier aux grands espaces, l’une des signatures de la série

Direction : exotisme

Ce tandem une fois créé à la fin du premier tome, nos auteurs Xavier & Matz ont décidé de changer radicalement d’air et de rythme dans le second album. Destination : les Caraïbes. Avec le bateau, les îles et ce nouveau tandem qui lutte contre des trafiquants, la série prend justement des allures de Bernard Prince contemporain. Et si ce deuxième opus profite d’un tempo moins scandé que le premier, c’est pour mieux installer la relation du duo nouvellement formé.

« Le tome 2 est un album à part, analyse Philippe Xavier. Pour montrer que la série est composée d’histoires complètes qui n’ont pas vraiment de liens entre elles, Matz s’est dit qu’on devait radicalement changer d’univers, ce qui m’a un peu gêné car je pensais initialement rester en Bolivie et aller chercher des ennuis 300 km plus loin. Mais suite à ses propositions, je me suis dit : banco ! Ce tome est très différent, car il s’approche d’un huis clos sur l’île, mais il est composé de savoureux dialogues et met en place la relation, mi-familiale, mi-amicale, entre Tango, Mario ainsi que les proches de Tango. Les quelques flashbacks qui composent le récit apportent beaucoup d’épaisseur aux personnages. D’ailleurs, Tango est présent pour l’action, mais ce sont surtout Mario et Mike, le grand-père de Tango qui mènent la danse. En effet, nous souhaitions alors développer progressivement notre personnage central, car nous avons encore beaucoup de choses à raconter à son propos. Il ne fallait pas tout dévoiler d’un coup. Puis, cela permet de générer de chouettes joutes verbales entre eux, source de complicité et de relation dans ces petits moments où ils se charrient l’un l’autre. Elles permettent d’apporter une fraîcheur complémentaire à une série qui devait à priori se focaliser sur un héros solitaire. Ce deuxième tome apporte la consistance nécessaire à Mario, dont nous avions besoin pour la suite. »

Voilà qui rappelle Bernard Prince
Tango, tome 2

Même si le parallèle à Bernard Prince est involontaire de l’aveu-même des auteurs, les fans de la série d’Hermann & Greg retrouveront bien des aspects de Barrney Jordan dans le caractère de Mario. En effet, sans être aussi accro à l’alcool ou bénéficier d’un sale caractère, Mario a l’art de (re-)trouver une femme dans chaque port, alors que Tango, plus équivalent à Bernard Prince, est plutôt prompt à aider son prochain.

Mais là ou Bernard Prince se distinguait aussi par ses scènes d’action, Tango se distingue par les dialogues, la volonté de donner de l’épaisseur aux personnages par eux-mêmes, et de sortir de l’esprit classique du franco-belge, à savoir une action qui reste le moteur principal de l’intrigue. Après avoir découvert Tango, on prend beaucoup de plaisir à renouer avec les tomes qui suivent, certes pour les splendides décors, les grands espaces et les paysages, pour les bagarres, mais avant tout pour les personnages car on apprécie avant tout pour leurs caractères respectifs et le tandem qu’ils forment tous deux.

Tango, tome 2

« Bien sûr, nous sommes heureux que la série fonctionne, admet Phlippe Xavier, Et je serais content si, dans dix ans, elle pouvait devenir une référence pour les éditions du Lombard et que des ados pouvaient encore la découvrir en appréciant les aventures que nous avons créées. Mais de notre côté, rien n’est calculé : on remet toutes les cartes sur la table à chaque nouveau tome, en regardant ce que nous avions déjà réalisé. Notre manière de travailler reste particulière : on ne cherche pas à penser au-delà de l’album qu’on réalise. Au point que Matz refuse de travailler à l’aventure suivante pendant que je dessine, car il désire que l’on commence vraiment ensemble. Et à chaque fois qu’on se retrouve au pied du mur pour une nouvelle histoire, on bosse deux fois plus dur, on tente de mettre la barre encore plus haut par rapport au précédent opus. Surtout que comme je baigne dans la série en permanence, j’analyse le retour des lecteurs et de l’éditeur, j’essaie de donner une direction que l’on pourrait prendre. On partage nos idées. On cogite. Pour ma part, j’apporte souvent le début et la fin de chaque histoire en image sous forme de story, et quelques pistes sur lesquelles Matz va rebondir ou non. Puis, une fois le scénario écrit, on ne coupe pas le contact : Matz continue à m’accompagner à chaque étape, storyboard, crayonné et encrage, car il peut parfois réécrire des dialogues si nécessaire, en fonction des dessins et de ma mise en page. »

La fameuse marina du tome 2

Si l’on doit encore parler de référence, le tome 4 rend plus volontiers hommage à Bruno Brazil, aussi une série de Greg où officiait une autre grande référence de la bande dessinée réaliste pour Philippe Xavier : William Vance. Cette filiation se ressent à partir du titre choisi par Matz, Quitte ou double à Quito qui fait bien entendu référence au mythique Quitte ou double pour Alak 6, jusqu’au contenu, beaucoup plus explosif que les précédents. Mais pour Tango, pas question de trop dégommer ses personnages principaux, bien que…

En effet, les récits de Tango comportent également un part d’authenticité de bon aloi. Non seulement les bons peuvent mourir autant que les salauds, mais élément encore plus important, les rencontres s’avèrent plus véridiques. En effet, les intervenants tombent sur nos héros au sens propre, les relations se font au gré du hasard : une femme draguée un peu lourdement à un bar, une conversation engagée à la recherche d’un restaurant, un garagiste rencontré lorsqu’il faut réparer une voiture, etc. Un aspect crédible qui tranche dans ce type de série franco-belge, et qui apporte à l’épaisseur des personnages.

Tango, tome 4

Une mise en page soignée

Par rapport à aux précédentes séries de Philippe Xavier, en particulier sur Croisade et ConquistadorJean Dufaux imposait une vision précise du cadrage, de la position des personnages et du contenu de chaque case, Tango bénéficie ici d’un découpage plus dynamique, qui convient particulièrement à ces récits d’action où les balles et les saillies fusent en permanence. Cela se ressent nettement dans le cinquième opus qui vient de paraître.

Comme le tome 4 ferme pas mal de portes, les auteurs impriment un autre rythme à cet album, avec un focus porté sur le personnage de Mario. L’intrigue peut sembler simple de prime abord, elle recèle plein de petites allusions bien dosées, notamment dans la relation avec l’attachant personnage de Virginia, dont le lecteur se demande progressivement ce qu’elle cache et pour qui elle roule.
« Oui, c’est sans doute notre meilleur album, admet Philippe Xavier, Dans les dialogues et l’intensité de l’intrigue. Jusqu’à la fin, le suspense demeure, puis les explications ne sont pas trop longues, je le trouve bien ficelé. »

Un défi réussi

Si imposer une nouvelle série en cette période compliquée pourrait s’apparenter à une prise de risque, on peut largement estimer que Philippe Xavier et Matz ont réussi leur coup ! Leur secret ? Outre leur investissement et les qualités citées plus haut, cinq albums parus en moins de trois ans, et les trois derniers en treize mois ! Une parution rapide pour imposer son personnage, pour que le lecteur accroche à la série et comprenne les objectifs des auteurs. Volontairement, Philippe Xavier a donc pris de l’avance par exemple sur le tome 4, afin remonter sa parution et le présenter aux lecteurs au Festival d’Angoulême. Et il a alors pris l’engagement de terminer le tome 5 pour qu’il puisse encore sortir en octobre, prenant ainsi la place du tome 4.

Tango, tome 3

« Le confinement m’a encore fait gagner du temps, car nous n’avions plus droit aux sorties, ni au match de foot, un sport dans lequel je suis très impliqué comme capitaine depuis plusieurs années. Au final, j’étais très concentré sur ce cinquième tome, et je me suis beaucoup amusé en le réalisant. Ce qui en fait sans doute l’album le plus réussi de la série, surtout que les lecteurs peuvent le lire presque indépendamment des autres. Si de nouveaux lecteurs pouvaient le lire en premier, ce serait génial ! »

Nos auteurs ne comptent pas s’arrêter en si bon chemin, comme nous le confie le dessinateur : « On aurait pu croire que le tome 4 marquerait la fin de ce cycle, mais en réalité, le tome 6 qui va paraître fin 2021 va reprendre beaucoup d’éléments disséminés dans tous les précédents, pour proposer un vrai final fignolé aux petits oignons. Le lecteur va vraiment comprendre le combat que la DEA livre contre le cartel de Miami, à l’origine du début des aventures de Tango. Le rendez-vous est déjà pris avec le lecteur, dans un magnifique cadre végétal et géologique que Matz et moi avions déjà visité, séparément. Et dans le même temps, nous allons raconter ce qui a continué de se dérouler sur l’île du tome 2, après que nos héros l’ont quittée. En lisant les six tomes d’un bloc, le lecteur pourra croire qu’on avait tout machiavéliquement imaginé depuis le début… alors que c’est tout le contraire, :on a juste tout misé sur nos personnages. Ensuite, on changera complètement d’ambiance et de continent pour les tomes 7 et 8, mais on continuera à développer le principe d’une série au long cours que l’on veut poursuivre, et où Tango dévoilera sans doute une facette un peu plus sombre de sa personnalité. Car, pour l’instant, on a souvent montré ses qualités, la raison qui le pousse à aider les autres, mais nous n’avons pas encore exploité ses faiblesses. »

Tango, tome 3

Propos recueillis par Charles-Louis Detournay.

(par Charles-Louis Detournay)

Cet article reste la propriété de son auteur et ne peut être reproduit sans son autorisation.

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Sur le même album, lire l’interview de Philippe Xavier : « Le découpage est l’ADN de chaque dessinateur »

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[1Ce nombre de 24 albums ne compte pas les collectifs, ni les tirages de tête, de luxe, et autres…

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