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Taymans : « C’était assez excitant de mettre ma plume au service de Macherot ».

Par Nicolas Anspach le 3 avril 2006                      Lien  
Qui l'aurait cru ? {Sibylline} est de retour, sous la plume d'{{André Taymans}}. Il a imaginé une nouvelle intrigue autour de l'univers animalier de {{Raymond Macherot}} qui a gentiment donné quelques conseils à son successeur.

L’entente a été si parfaite entre les auteurs qu’ils ont travaillé en étroite collaboration pour bâtir Sibylline et la Ligue des Coupe-jarrets, leur nouvelle histoire. La petite souris espiègle entreprendra une fois d’écarter les périls du Bosquet Joyeux en proie aux plans machiavéliques d’Anathème, le vilain rat...

Comment est née la reprise de Sibylline, plus de quinze ans après sa dernière publication ?

Raymond Macherot avait retrouvé, dans ses archives, deux histoires de Sibylline inédites en albums. Il a alors demandé à son conseiller de contacter les maisons d’édition afin de voir si l’une d’entre elle serait intéressée par la publication de ces deux récits.

Il a alors rencontré Stephan Caluwaerts qui publiait des recueils d’entretiens sous le label A propos. Lors de cette réunion, il a été décidé d’une manière naturelle de relancer Sibylline. Les éditions Flouzemaker furent créées pour promouvoir cette série et publier de nouveaux albums.
Quelques temps auparavant, j’avais partagé, avec Stephan mon souhait de réaliser à nouveau des bandes dessinées pour la jeunesse. Il s’en est souvenu et m’a demandé de réaliser quelques essais. Ils ont été présentés à Macherot, qui les a avalisés... Et notre collaboration a commencé.

Taymans : « C'était assez excitant de mettre ma plume au service de Macherot ».

Qu’avez-vous ressenti en reprenant cette série mythique ?

Ce fut un choc de rencontrer ce géant de la bande dessinée animalière. Mais j’adorais, avant tout, l’idée de reprendre l’un de ses personnages de son vivant ! Il est la base de la résurrection de Sibylline. C’était assez excitant de mettre ma plume à son service. Nous avons traité d’égal à égal, de dessinateur à dessinateur. J’ai essayé d’être le plus respectueux possible de son univers. Bien sûr, il m’a demandé de modifier certaines cases. Mais ses demandes étaient formulées avec une telle gentillesse que cela m’a été naturel de respecter ses souhaits...

Raymond Macherot est mentionné comme co-auteur...

Effectivement. J’ai écrit et dessiné cette histoire sous sa supervision. Nous avons beaucoup discuté ensemble pour trouver un accord sur les grands thèmes de l’histoire. Elle est née d’un véritable échange d’idées...

N’était-ce pas difficile de reprendre graphiquement ces personnages ?

Lors de notre première rencontre, il m’a rassuré en me disant qu’il était inutile de singer son graphisme pour faire du Macherot. Notre objectif n’était pas de réaliser un bon album de Macherot, mais un excellent Sibylline. La nuance est importante. J’ai essayé de respecter le plus possible son univers et la poésie qui s’en dégage. J’espère avoir trouvé un mélange harmonieux entre son style graphique et le mien.

L’album ne contient qu’une trentaine de planches ...

C’est un choix partagé entre Raymond Macherot et l’éditeur. La majorité des albums signés par le créateur de Sibylline comporte une grande histoire de trente planches et quelques courts récits. Raymond Macherot pense que ce nombre de pages est le standard idéal pour raconter son univers. Il n’a d’ailleurs pas tort : La pagination des albums jeunesse des éditions Delcourt est équivalente. Nous avons donc décidé de rester dans ce canevas.
L’album contient également des hors-textes qui sont de petits hommages à un livre d’illustrations, Le Gâteau de Sibylline, qu’il avait publié dans la collection Carrousel des éditions Dupuis. J’ai essayé de reprendre la technique que Macherot avait utilisée dans ce livre :de l’aquarelle rehaussée de gouache et d’encre de chine.

Vous comptez alterner Sibylline avec Caroline Baldwin ?

Je publierai un album de chacune de ces séries tous les ans. Flouzemaker souhaite publier un nouvel album de Sibylline, chaque année, à Pâques, et une intégrale des anciens albums à la fin de l’année. Je dessinerai également un album de Lefranc tous les deux ans !

Pour cette dernière série, vous allez terminer un album commencé par Jacques Martin...

Oui. Ses enfants ont retrouvé dans ses tiroirs des planches d’un récit inachevé qui datait 1955. Cette histoire aurait dû être publiée après le premier album, La Grande Menace. Il a interrompu son travail à la sixième planche pour mieux se consacrer à Tintin. Il était alors assistant d’Hergé et ce dernier commençait à travailler sur L’Affaire Tournesol. Une planche a été encrée entièrement, les autres sont soit crayonnées, soit esquissées. Cette aventure de Lefranc sera publiée en novembre. Il sera accompagné par un Alix.
Casterman veut marquer le coup car Jacques Martin fête cette année ses soixante ans de carrière !

André Taymans et Raymond Macherot en plein travail
Photo (c) Flouzemaker.

(par Nicolas Anspach)

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Code EAN :

Illustrations (c) Taymans, Macherot & Flouzemaker.

 
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