Une couverture d’une sobriété étonnante, avec comme simple titre : "Tintin, l’aventure continue". Le "o" étant remplacé par l’un des plus fameux signes d’Hergé, le signe de Kih-Oskh.
Et la mise en page de cette centaine de pages est de la même qualité, laissant une large place aux illustrations d’Hergé et aux photos. L’iconographie est le véritable intérêt de ce numéro. Car la Fondation Hergé a ouvert ses archives, et permis à Télérama d’y puiser largement. Les amateurs y découvriront des photos peu connues de l’auteur, souvent très belles (dont une photo nocturne sublime sur le toit du building du Lombard à Bruxelles, sous le néon des silhouettes de Tintin et Milou qui surplombe le vieux quartier de la gare du Midi).
La première partie du numéro est constituée de cases interprétées par une vingtaine de célébrités, des textes d’un intérêt inégal. Divers articles rapides sur quelques thèmes traditionnels (la Chine, Hergé et l’opéra, le travail des décors, une biographie d’Hergé par Philippe Goddin, une autre de son collaborateur de l’ombre, Jacques Van Melkebeke, une interview de Fanny Remi, etc.) poursuivent le dossier, avant de passer à divers portraits de personnages par plusieurs personnalités et spécialistes de l’œuvre d’Hergé, dont l’inévitable Michel Serres.
Les tintinophiles n’y apprendront pas grand chose, mais l’iconographie vaut vraiment le détour. Que cette édition spéciale voie le jour quelques semaines avant le vingtième anniversaire de la disparition d’Hergé est-il le signe que Moulinsart assouplit enfin sa politique par rapport aux utilisations de son œuvre... ou que Télérama a payé le prix fort pour réaliser ce numéro ? On aimerait croire à la première solution...
(par Patrick Albray)
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