100 ans auparavant, des créatures de feu vinrent du ciel et, en s’écrasant sur la terre, elles transformèrent à jamais le paysage, en un avant-goût de l’enfer. Depuis lors, les hommes tentent de résister comme ils le peuvent, mais ces créatures qui volent et crachent le feu, semblent invincibles, et sèment terreur et désolation.
Une seule issue, indiquée par la prophétie : “Un seul viendra par siècle, dans une armure de glace, tenant dans ses mains vengeresses notre salut.” Il y a bien longtemps, le premier s’est engouffré dans la grande faille pour combattre ces créatures et n’est jamais reparu... Si ce répit ne dura qu’une génération, il permit aux hommes de se réorganiser. Mais il faut maintenant que ce nouvel élu se hâte, car il n’y aura bientôt plus rien à sauver. Se pourrait-il qu’il s’agisse de ce frêle enfant, si habile à la sagaie ?
Christophe Bec construit généralement des univers réalistes où le fantastique vient poindre pour souvent déboucher sur la terreur. Si Ténèbres est bien de l’Heroïc Fantasy, le moule reste identique : une intrigue simple mais bien développée, expliquant l’horreur dispensée par ces créatures dragonesques, et la montée en puissance d’un potentiel sauveur, incarné par un enfant, sans doute lui aussi originaire des étoiles.
Le véritable point d’orgue de cette nouvelle série, est son jeune dessinateur italien : Iko. Son travail regorge de réussites, ne faisant que confirmer son talent. Ses personnages sont très bien campés, accentuant le réalisme de cette situation inextricable, et leurs vêtements sont admirablement bien finalisés, qu’il s’agisse de nobles ou de paysans. Ses décors de ville ou de bourg sont très évocateurs. On pourrait les croire sortis de la récente trilogie du Seigneur des Anneaux, ainsi que les fameuses tours de guets, sans que cela enlève du crédit à son auteur. De plus, les compositions mêlant organique et métal pourraient être attribuées au grand Giger lui-même !
Il faut effectivement avouer que le scénario de Christophe Bec rappelle celui d’Alien, en imaginant quelques variations chez les monstres, tombés dans ce cas-ci directement sur Terre. Mais qu’importe cette filiation, on rentre très facilement dans cette transposition fantaisiste, et l’on se délecte surtout du dessin d’Iko. Encore !
(par Charles-Louis Detournay)
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