Un chevalier, une princesse, des adversaires farouches. Jusque là, on évolue dans la grande tradition du récit héroïque entre fantastique et querelles de têtes couronnées. Mais voilà : le preux guerrier a été déchu et vend ses services au plus offrant, sans gloire ; et notre charmante noble fuit une belle-mère envieuse et obsédée par la succession du roi. Notre duo va devoir apprendre à se connaître, et à gérer les trois sorcières qui leur collent aux basques. Ces teigneuses créatures ne manquent pas de pouvoir, et on se demande encore quels sont leur réelles motivations...
L’influence de Loisel (avec qui le dessinateur Mallié a travaillé) plane sur ce premier chapitre, avec ces héros décalés et rejetés par leur milieu. Les auteurs y glissent des réflexions sur le pouvoir, la famille, la différence... Mais c’est surtout au charme de la princesse Islen, magnifiée par les gros plans de Mallié, qu’on doit la sève de l’album, empruntant souvent le chemin de la comédie romantique, quand ce n’est pas la parodie bienveillante, comme a pu le faire récemment Lupano.
Croisant les genres avec un savoir-faire indéniable, Ténébreuse ne révolutionne pas l’aventure chevaleresque mais déroule une trame qui à aucun moment ne lasse.
(par David TAUGIS)
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