Alors qu’une suite Top Gun vient d’être confirmée, plus de trente ans après le succès planétaire qui fit connaître Tom Cruise, paraît en France Tenjin au sujet très voisin : la formation, sous forme de récit d’apprentissage, d’un jeune pilote de chasse extrêmement doué qui va néanmoins devoir se confronter à la discipline militaire ainsi qu’à des rivaux qui briguent les même honneurs que lui, dans un milieu où les places sont chères et font l’objet d’âpres luttes au mérite.
Voilà pour les similitudes, lointaines et générales cela dit. Et malgré la présence d’une héroïne aux côté de notre héros, Riku, il ne faut pas s’attendre à retrouver la magie désuète de Take my breath away : on reste dans un manga, au final très codifié dans la caractérisation des personnages. En ce qui concerne Nao, sa destinée se révèle en plus déterminée par les particularités de la formation de pilote au Japon (les femmes ne peuvent y devenir pilote de combat, et doivent se rabattre les transports ou les secours).
L’intrigue de Tenjin se déploie donc de manière très classique, sa tension dramatique reposant pour le moment sur un mystère inaugural : un secret environnant une sortie à l’issue tragique dont le père de Riku a endossé la responsabilité. Et c’est sur ce tabou à la fois familial et professionnel, lié à un événement s’étant déroulé plusieurs années auparavant, que se fonde la détermination de notre héros engagé dans une quête d’élucidation.
Pour le reste, et malgré le fait que le manga soit l’adaptation d’un roman, on demeure dans une forme shonen qui ne brille guère par son originalité et dont l’action se passe un peu trop au sol à notre goût. L’essentiel tient aux relations entre les personnages et les moments de grâce, lorsque Riku et ses camarades se trouvent aux commandes d’un avion, nous ont parus trop rares. Espérons que l’ensemble de la formation puisse réellement décoller dans les volumes suivants.
(par Aurélien Pigeat)
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