Yeti débarque à Paris car son pays a été ravagé par un cataclysme. Douloureux écho à l’actualité récente, Terre d’accueil traite de l’intégration des immigrés à travers une histoire touchante et spirituelle. Yeti, héros malheureux de ce conte, émeut autant qu’il amuse. Ce grand bibendum rose parle en « Gnu », idiome inconnu de tous, mais que Caterina, sa voisine de palier semble comprendre. De fil en aiguille, une petite bande de déracinés se constitue. Chacun à leur manière, ils vont faire face à leur marginalité…
Graphiquement, l’Italien Alessandro Tota est à classer dans la famille des rejetons de Crumb. Ses personnages potelés sont naturellement sympathiques. Son trait charnu fait merveille pour restituer les replis des visages, ou l’ampleur des vêtements. Avec cette première œuvre, Tota se démarque de la jeune génération transalpine (Manuele Fior, Marino Neri,...), par sa volonté de réaliser une bande dessinée destinée au grand public. L’objectif est ici pleinement atteint.
En évitant l’écueil de l’album engagé trop didactique, Alessandro Tota réussit une très belle histoire qui sert le propos tolérant défendu par Amnesty International, qui co-édite l’album avec Sarbacane.
À nouveau, la petite maison parisienne fait briller un jeune auteur et ne faillit pas à sa réputation grandissante de pépinière de talents.
(par Morgan Di Salvia)
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