Thanos | L’Ascension – Par Jason Aaron & Simone Bianchi – Panini Comics

Thanos gagnant en popularité ces dernières années grâce à une rapide apparition à la toute fin du film Avengers (2012) de Joss Whedon, l’éditeur Marvel a flairé le bon et a commandé à Jason Aaron (Wolverine & The X-Men, Thor : God of Thunder, Southern Bastards, Star Wars) une mini-série centrée sur le personnage. Le scénariste, accompagné aux dessins par l’excellent artiste Simone Bianchi, a décidé de profiter de l’occasion afin de raconter sa version des origines du titan fou.

De sa naissance jusqu’à nos jours, Jason Aaron raconte dans cette histoire parue en 2013 aux États-Unis comment le fils du leader d’une lune pacifique de Saturne a bien pu devenir le génocidaire et amant de la Mort que les lecteurs connaissent.

Comme à son habitude, Jason Aaron traite avec efficacité et subtilité son sujet ; osant mais ne rejetant pas l’héritage des décennies précédentes. Ce n’est pas pour rien qu’il a dédié sa mini-série à Jim Starlin, auteur prolifique qui a créé dans les années 1970 une dynamique décisive pour l’épanouissement des aventures cosmiques au sein de l’éditeur Marvel.

Jason Aaron nous présente ainsi un Thanos très attachant dans son enfance, rejeté parfois par ses camarades à cause de sa différence physique mais ayant un très fort amour de la science et la volonté de bien faire. Comment le destin de cet être a t-il pu autant basculer ?

Eh bien, le scénariste nous propose va vision d’un sujet on ne peut plus épineux pour répondre à cette question : et si sa volonté de séduire la Mort, personnage omniprésent dans son destin et seul véritable amour depuis sa jeunesse, n’était pas le trait d’une schizophrénie appuyée chez le titan fou ?

Ah, les crises d’adolescence... Difficile de s’y retrouver quand on a carrément la Mort comme amie intime.

© Marvel

Le lecteur est constamment chahuté entre la certitude que la Mort existe et a perverti Thanos ou l’assurance que le personnage de la Mort n’est qu’une illusion que s’est créé inconsciemment l’esprit torturé de Thanos, ce qui rend cette mini-série passionnante pour le lecteur qui souhaite découvrir le fin mot de cette affaire.

Jason Aaron en grande forme, Simone Bianchi au diapason avec des planches de toute beauté, une intrigue addictive... Thanos a le droit ici à une mini-série de très grande qualité pour narrer sa genèse. Un album que nous recommandons chaudement aux aficionados de l’univers cosmique chez Marvel, ainsi qu’aux nouveaux lecteurs qui aimeraient mieux cerner le personnage (l’album ne nécessite pas de réelle connaissance a priori sur Thanos afin de l’apprécier).