BD d’Asie

The Arms Peddler – Tome 2 – Par Kyoichi Nanatsuki et Night Owl – Éditions Ki-Oon

Par Vincent GAUTHIER le 21 mai 2012                      Lien  
Garami et sa petite troupe vont devoir combattre pour s'échapper et survivre. Une nouvelle fois, ils sont condamnés à lutter contre l'hostilité du monde.

Sona se découvre en chevalier servant auprès d’une petite princesse au caractère bien trempée. Les rebelles qui sont venus pour la délivrer s’associent avec deux alliés de circonstance, Garami et Graga. Ces deux poids lourds forgés pour fréquenter les entrailles des batailles seront les destructeurs d’une tyrannie. Le jeune homme, quant à lui, va devenir le garant de la vie de son altesse.

Les scènes de combats sont tranchantes dans ce monde dantesque. Ce futur mêlant magie et ruine d’un passé révolu à la manière des vieilles légendes se révèle un univers intéressant qu’il va être possible de décliner. L’atmosphère du manga est à la fois irrespirable et attirante, entre envie et répulsion, les auteurs inculquant une dose de malaise attractif.

Après un premier opus d’introduction qui fixait des possibilités d’interaction ouverte entre les personnages, ce deuxième tome nous dévoile les possibilités graphiques de l’action sous les crayons de Night Owl. Dans cette région sans foi, ni loi, tous les problèmes se règlent par un bain de sang, le plus fort survit. Le graphisme fin et détaillé permet d’apprécier pleinement cette explosion de violence. Malgré tout, il n’est pas question de coller une dose d’horreur sur une couche de dégoût, vous n’aurez pas de haut le cœur lors de la lecture. Cette sonate sanglante se déroule sans accrocs, récit et dessin étant parfaitement accordés.

Les éléments fantastiques utilisés avec parcimonie sont exploités à bon escient et se marient à merveille avec le western post-apocalytique. De plus, l’enrichissement rapide d’un bestiaire merveilleux augmente la valeur ajoutée de l’ensemble. Signalons notamment les créatures malsaines des souterrains qui font naître une angoisse du fait de leur origine et de leur évolution.

Et bien sûr, comment oublier Graga ? Cette créature à la personnalité et au dessin remarquable qui ne restera malheureusement que comme un passager éphémère de l’aventure.

Les personnages sont donc variés et réussis au point de vue graphique et dans ce que nous connaissons d’eux. Leur personnalité nous est rapidement accessible. Toutefois, l’histoire, plutôt simple, avance peu. La cadence se ralentit nettement par rapport au premier tome. La lecture reste agréable mais on attend plus après les promesses du précédent opus. Dans cette fresque à l’intensité obscure et violente, on attend plus de dynamisme dans l’avancée du scenario, condition nécessaire pour que l’on tienne ici un grand manga.

(par Vincent GAUTHIER)

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