L’histoire est très simple et l’essentiel peut se résumer par le sous-titre plus qu’explicite : « Ca va faire très mal ». Ici, les super-héros sont loin d’être des Bisounours. Après avoir arrêté des « méchants » en provoquant de préférence de lourds dommages collatéraux, nos amis en slip et en collants s’en retournent à leur quotidien de luxure, d’abus sexuels et de manipulation. Devant cette menace pour la stabilité politique, la CIA donne carte blanche à Butcher pour monter une équipe de son choix, à savoir des fous dangereux. Leur job est simple : casser du super-héros et ils mettent du cœur à l’ouvrage.
Dans le monde du comics, Garth Ennis n’a plus vraiment besoin d’être présenté, son nom associé à une BD suffit à éveiller la curiosité. Il nous crache ici son ras-le-bol des super-héros et de leur perfection apparente. Il se fait un malin plaisir à salir leur image et à nous les présenter comme des ordures profitant de leurs pouvoirs pour se vautrer dans la célébrité, l’argent et les plaisirs de la chair. Enragé et apparemment incontrôlable, à l’image de ses héros, il mord tout ce qui bouge : people, médias, CIA ou publicitaires, un bon nombre des référents de cette société américaine bien pensante y passe.
Le dessin de Darick Robertson est quant à lui à mi-chemin entre le style underground et le "commercial". Son trait gras et poisseux contraste avec le volume et les courbes appliquées des dessinateurs DC et Marvel.
On peut lire ce comics de deux façons Etre séduit par le ton et le propos outrancier ou rester bloqué par ce rejet assez haineux des super-héros. Quoiqu’il en soit, si vous appréciez l’humour très noir, vous en aurez pour votre argent et vous attendrez la suite avec impatience.
(par Mathieu Drouot)
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