Avec ses faux airs de Bill Clinton en plus jeune, Carter Carlson en impose dans son uniforme de shérif. Garant de l’ordre de la petite bourgade de Mountain View, il est apprécié de ses concitoyens grâce à sa sympathie et son accessibilité. Pourtant, le shérif Carlson cache une personnalité moins lisse qu’il n’y paraît.
Ainsi, lorsqu’un randonneur égaré fait son apparition dans son secteur, il n’hésite pas à le neutraliser à la manière d’un Jason Bourne. Des aptitudes au combat qui tranchent avec celles communément accordées à un petit shérif de province... En vérité, Carter Carlson est un ancien espion américain actif durant la Guerre froide. Jusqu’en 1991, il menait des missions secrètes aux quatre coins du monde mais après la chute du Mur de Berlin, son ordre de mission a changé. Il doit désormais jouer au flic dans une petite ville qui recèle, à bien y regarder, bien des mystères.
Le titre de cette nouvelle série fait référence à « Dead Hand », un système de défense soviétique connu aussi sous le nom de « Périmètre ». En cas d’attaque des USA, ce système riposterait automatiquement avec des frappes nucléaires qui effaceraient littéralement les États-Unis de la carte. Surtout, Périmètre fonctionnerait même si l’ensemble de l’état-major soviétique était tué par la frappe US. « Dead Hand » est l’un des fantasmes de la puissance technologique soviétique qui a fait les belles heures de la Guerre froide, mais qui suscite encore aujourd’hui une certaine fascination auprès des passionnés de cette époque, ainsi que des adeptes de théories du complot.
Le scénariste américain Kyle Higgins, qui s’était notamment illustré en mettant en scène quelques aventures du premier Robin Dick Grayson (Batman : Gates of Gotham, Nightwing), a donc conçu un récit d’espionnage inspiré de cette affaire, ainsi que de la célèbre franchise de jeux vidéo Metal Gear Solid. Cette dernière référence est largement exploitée dans la communication des éditions Glénat, mais qui tombe sous le sens à la vue des dessins, et lorsque l’on sait que le concepteur du jeu, Hideo Kojima, s’était aussi inspiré de la Guerre froide pour ses scénarios.
Le dessin de cette nouvelle série est assuré par l’Irlandais Stephen Mooney, dont on a pu admirer le style dans des titres tels que Half Past Danger, ainsi que les adaptations comics des séries TV CSI (Les Experts) et Angel.
La coloriste américaine Jordie Bellaire (The Manhattan Projects, Hawkeye) complète le casting de cette nouvelle série prometteuse.
Bien que Kyle Higgins et Stephen Mooney aient déjà collaboré ensemble sur la série Nightwing, The Dead Hand constitue leur premier projet BD au format franco-belge, à l’intiative des éditions Glénat. Aidés par les conseils de Jean-David Morvan, les auteurs nous proposent avec ce premier tome une introduction de l’intrigue et d’une partie du casting.
De nombreuses zones d’ombres sont encore à éclaircir mais cette mise en bouche s’avère suffisamment savoureuse pour stimuler notre appétit. À suivre donc.
Voir en ligne : Découvrez The Dead Hand sur le site des éditions Glénat
(par Christian MISSIA DIO)
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