Dan Slott n’en a toujours pas fini avec cette histoire rocambolesque de substitution d’identité. Le Dr Octopus, l’ennemi tentaculaire de Spider-Man a pris possession du corps du héros. Doté des bribes de moral restantes de Peter Parker, il décide de poursuivre la vie de ce dernier, mais en mieux !
Dans les tomes précédents, on l’a vu se séparer de Mary Jane, se rapprocher de sa tante, passer son doctorat, nouer une nouvelle relation avec une collègue, monter sa propre société et bien sûr développer ses techniques de super-héros. Ainsi, il perfectionne son costume, déploie des mouchards dans toute la ville, se crée un QG et une monte une milice pour l’aider à lutter contre le crime...
Les résultats sont impressionnants et seraient applaudis des deux mains s’ils ne s’accompagnaient pas d’une montée de violence inquiétante et d’un comportement régulièrement exécrable.
Au milieu de cette mauvaise humeur latente, se pointe aujourd’hui le symbiote. Ce petit fluide extraterrestre responsable de Venom qui en pince grave pour Peter Parker et le rend légèrement agressif et égocentrique. Autant dire que cela ne va pas vraiment arranger les relations sociales du héros.
Après cinq numéros, les aventures de ce Spider-Man antipathique restent toujours aussi réjouissantes. Observer ce que ferait le Dr Octopus de pire et de mieux que son ennemi reste un malin plaisir servi avec distinction par une équipe artistique au top.
Le style, le découpage et le rythme qu’imposent le scénariste Dan Slott et le dessinateur Humberto Ramos maintiennent une pression à leur narration. Loin de diaboliser leur anti-héros, le Dr Octopus est présenté comme un aigri ayant l’opportunité de reprendre à zéro et d’éviter de commettre les mêmes erreurs bien qu’il finisse par reproduire petit à petit les schémas qui l’ont conduit à l’échec.
Le tome suivant sera le dernier de cette parenthèse étrange de la vie du Tisseur. Le titre, sans équivoque, « La Nation Bouffon » proposera enfin le combat avec le bouffon vert. Préparé et alimenté depuis déjà quelques tomes, avec de nombreuses parenthèses insérées au sein des intrigues principales, on a pu suivre le retour patient de l’ennemi juré de Spider-Man calculant dans l’ombre son moment pour attaquer. Le prologue de cet affrontement nous est d’ailleurs présenté à la fin de ce tome.
Juste ce qu’il faut pour mettre l’eau à la bouche...
(par Mathieu Drouot)
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