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The end pour "The Boys"

Par Thomas Berthelon le 29 novembre 2013                      Lien  
Panini Comics vient de publier le dernier tome de la saga gore anti super-héroïque imaginée par Garth Ennis. Une conclusion dans la lignée des tomes précédents, radicale et qui tache, pour public averti.

Au cours des 19 tomes parus en France, la série The Boys met en scène un monde parallèle au nôtre, peuplé d’hommes dotés de super-pouvoirs. Ces êtres sont sensés protéger les faibles et travailler pour le gouvernement qui mise sur leur potentiel commercial en déclinant leurs aventures dans des comic books...

Mais nous sommes ici bien loin des traditionnelles histoires de super-justiciers. Les "super-slips", comme leurs détracteurs les surnomment, sont pour la plupart des irresponsables à moitié dégénérés, des pervers bizutant leurs camarades en les obligeant à pratiquer des fellations, et adeptes de déviances et d’atrocités que nous tairons ici pour ne choquer personne et réserver la surprise à ceux qui ont manqué le dernier acte.

L’histoire débute d’ailleurs sur une bavure : P’tit Hughie voit sa petite amie pulvérisée par un super-héros alors qu’ils discutent tranquillement sur un banc public. Anéanti, il ne tarde pas à être recruté par le redoutable Billy Butcher, une armoire à glace aux méthodes expéditives toujours accompagné de son chien Terreur, et à la tête des p’tits gars (the boys), pour le compte de la CIA.

The end pour "The Boys"
©Robertson/Panini Comics

Ce petit groupe également composé de la Crème, du Français et de la fille, est chargé de récolter des informations sur les super-slips, les recadrer, et parfois même, les éliminer. Afin de lutter contre les gugusses à super-pouvoirs, on leur a également administré une substance améliorant leurs capacités physiques : le composé V.

Les super-slips n’ont qu’à bien se tenir, on ne plaisante pas avec les p’tits gars.
©Robertson/Panini Comics

Tout au long de la série, un équilibre de la terreur entre les p’tits gars et le groupe le plus puissant de super-héros, les "Sept", sert de fil conducteur. Des connexions apparaissent progressivement : une taupe renseigne les p’tits gars sur les activités des "Sept", leur leader le Protecteur (pastiche de Superman), est l’objet d’une haine terrible de la part de Butcher (on apprend dans la deuxième partie qu’il a violé sa femme, … et même pire !), et P’tit Hughie entretient une relation amoureuse avec Stella qui fait elle-même partie des "Sept", les tourtereaux ignorant leur véritable identité respective.

Nous reconnaissons immédiatement la patte du scénariste irlandais Garth Ennis (Preacher, Punisher, Hellblazer, Stitched), et son goût pour la radicalité et la violence outrancière. Mais à travers cette parodie évidente de l’univers des super-héros, il s’agit surtout d’une atomisation du rêve américain. Les héros encapés, quand ce ne sont pas des psychopathes ultra-violents, font surtout pitié, et le président des États-Unis est à ranger dans le même sac. Les p’tits gars sont des anti-héros parfois à peine plus sympathiques que les super-slips qu’ils détestent, Butcher, sorte de Magnéto inversé, en est le parfait exemple. Collections of best blues and jazz music in flac

Billy Butcher dans ses œuvres
©Robertson/Panini Comics

En guise de symbole, l’affrontement final, énième moment de sauvagerie, se déroule sur le gazon de la Maison Blanche. Mais la véritable entité maléfique de The Boys n’est autre que la firme Vought-American, dont le travail et l’administration sauvage du composé V à grande échelle dès la phase de grossesse, rappelle les dérives des laboratoires pharmaceutiques ou des sociétés agro-alimentaires de notre monde bien réel. Ce composé, cousin dégénéré du sérum du super-soldat de Marvel, provoque des déformations physiques et des dégénérescences mentales, ce qui explique cette longue galerie de barjots peuplant The Boys.

P’tit Hughie, après un "accident" hilarant que nous ne mentionnerons pas ici.
©Robertson/Panini Comics

Au dessin, se sont succédés les artistes Darick Robertson et Russ Braun, en respectant une continuité appréciable dans le style. Si le lecteur n’est pas rebuté par la colorisation basique sur le logiciel Photoshop, il appréciera le trait épais et parfaitement "rentre-dedans" des planches. La subtilité n’est décidément pas de mise ici, et le style graphique se révèle donc parfaitement en adéquation avec le propos. Toutefois, si la série réserve bien sûr quelques grands moments de boucherie à ne surtout pas mettre dans toutes les mains, il faut préciser qu’il s’agit d’une bande dessinée très bavarde.

Pour l’anecdote, Darick Robertson s’est inspiré du visage de l’acteur Simon Pegg (Shawn of the Dead, Hot Fuzz, ou plus récemment les deux derniers Star Trek) pour le personnage de P’tit Hughie. Alors qu’il n’avait pas été consulté au préalable, l’acteur a finalement donné sa bénédiction aux auteurs, précisant qu’il était fan de The Boys et de son scénariste Garth Ennis.

Pour conclure, sachez que nous n’avons pas fini d’entendre parler de Billy Butcher et ses p’tits gars, car une adaptation cinéma est en chantier, réalisée par Adam McKay (Very Bad Cops), avec Russell Crowe dans le rôle du boucher expéditif.

Les p’tits gars en expédition punitive.
©Robertson/Panini Comics

(par Thomas Berthelon)

Cet article reste la propriété de son auteur et ne peut être reproduit sans son autorisation.

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Code EAN :

The Boys T19 : On ne prend plus de gants - Par Ennis, Braun & Robertson - Panini Comics

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