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Thierry Tinlot : « Obladi-Oblada est vraiment considérée comme la plus mauvaise chanson des Beatles. »

Par Didier Pasamonik (L’Agence BD) le 18 mai 2006                      Lien  
Rédacteur en chef de {Fluide Glacial} depuis quelques mois, Thierry Tinlot, un Belge venu de Bruxelles et du {journal de Spirou} pour gérer le label « d'Umour et Bandessinées » créé par Gotlib il y a plus de vingt ans, a déjà réussi à en modifier le logo qui vous a un de ces curieux airs de {Flower Power} dans son dernier numéro, un « {Spécial Beatles}» en kiosque le 18 mai.

ACTUABD : Fluide Glacial vient de publier un "Spécial Beatles". Vous n’avez pas peur d’être ringard avec cette référence à de la musique de vieux ?

Thierry Tinlot : « Obladi-Oblada est vraiment considérée comme la plus mauvaise chanson des Beatles. »
Fluide Glacial Spécial Beatles
en kiosque le 18 mai 2006

Vieux toi-même. Musique de vieux peut-être mais visiblement assez universelle quand même pour exciter pas mal de monde, depuis qu’on a annoncé qu’on allait sortir ce numéro. En fait, Jean Solé et moi, qui avons initié ce numéro, avons d’abord cherché à nous faire plaisir, partant du principe qu’on ne fait bien que ce qu’on aime. Il se fait que nous avons trouvé, chez les auteurs réguliers de Fluide, un grand enthousiasme. On a vraiment dû refuser des pages, ce qui est plutôt bon signe.

Au sommaire de ce numéro, on trouve de prestigieuses signatures, pas forcément fluidesques : Ferrandez, Coutelis, Boucq, Baru...

Oui, l’enthousiasme a dépassé les limites de nos somptueux nouveaux bureaux (installés en front de Seine, je vous invite à venir boire un café chez nous, vue imprenable sur le pont de Tolbiac). Et donc quelques camarades, que je savais fans des Fab Four, nous ont rejoints, à notre plus grande joie. Je leur ai promis de refaire appel à eux pour le Spécial Yvette Horn...merde, j’avais dit que ça devait rester un scoop !

Charles Berberian & John Lennon
Une rencontre insolite.

Il y a aussi Berbérian sans Dupuy.

En fait, j’avais été très touché par le bouquin Playlist de Charles, paru chez NAIVE. Dans ce magnifique ouvrage (j’ai le même âge que Charles et donc forcément quelques références musicales communes), j’avais adoré l’histoire où il raconte sa rencontre imaginaire avec Keith Richards. Charles m’a proposé de réutiliser le même postulat pour Lennon, le résultat est formidable. Il est d’ailleurs assez amusant de voir que, tout au long du numéro, quelques idées ressurgissent dans plusieurs collaborations :
-  Obladi-Oblada est vraiment considérée comme la plus mauvaise chanson des Beatles
-  Yoko Ono s’en prend plein la tronche d’un bout à l’autre
-  Il y a aussi plusieurs collaborations sur le thème « les Beatles et moi ».

On a pris un plaisir infini à réaliser ce numéro spécial.
Je peux également vous révéler les trucs qu’on a loupés :
-  une rencontre entre Mc Cartney et Gotlib
-  un roman - photo de Léandri avec Ringo Starr dans le rôle principal
- une compilation avec des reprises rigolotes des Beatles.
Bref, faudra qu’on en refasse un bientôt, y a tellement de matière...

Riad Sattouf commence à faire sa place...

Et j’en suis fier. Tout d’abord il est charmant, et en plus il amène vraiment quelque chose, un côté contemporain, proche. Dans l’album, il se paie gentiment la tête de Diamz la chanteuse. Un pote a d’ailleurs suggéré une rencontre entre eux deux...

Valérian chez les Beatles
Une parodie de Julien et Mo/CDM

On découvre aussi Yassine et Loïxm alias Chocomix...

J’ai beaucoup travaillé avec Yassine chez Spirou. Je connaissais donc bien cet ovni de la BD et son talent très particulier.

Vous venez d’un endroit où l’on cultivait « l’esprit Spirou ». Il y a un « esprit Fluide » ?

Je suis encore mal placé pour en parler, j’ai moins d’un an de recul. Pour moi, le travail est le même que chez SPIROU : permettre à des auteurs de talent de s’exprimer au mieux. Comme je couvre également l’aspect « albums », je peux également offrir un prolongement éditorial. Quant à l’esprit, je dirais qu’il est familial et ouvert à tous les types d’humour. Donc, ça laisse de la marge pour bosser.

Gotlib et Thierry Tinlot
lors de la présentation de Gai Luron.

Avec Gotlib, ça a l’air d’être la complicité.

On s’entend bien, même si je n’ai pas encore eu l’occasion de travailler sur du « neuf » avec lui. Sa principale collaboration à Fluide aujourd’hui, c’est avec Bruno Léandri sur les spéciaux thématiques (dans le dernier paru, consacré à l’automobile, je vous recommande le roman-photo mettant en scène le Maréchal des Logis Gotlib dans son entreprise de respect du Code de la route). Et comme ça marche bien entre eux, il n’y a aucune raison que je m’en mêle. Par contre, on a bien bossé dans le cadre de la sortie de l’Intégrale Gai Luron, qui semble ma foi plaire à beaucoup de gens ces jours-ci.

Le "Boss" [1] est-il vraiment mort ?

Le Boss
par Bercovici (c) Dupuis

Oui, paix à ses cendres. Nous avions convenu, avec Dupuis et les auteurs, de mettre un terme aux agissements de ce jovial dictateur lorsque j’ai quitté la Rédaction de Spirou. Lorsque sont venus les premiers bouclages, les auteurs de Fluide avaient commencé à dessiner leur nouveau patron (dans les marges) avec une casquette et un cigare. J’ai demandé qu’ils utilisent d’autres clichés. Du coup, il (le nouveau patron) est devenu énorme (et même en string dans le prochain numéro, sous le crayon du talentueux Gaudelette.

Propos recueillis par Didier Pasamonik, le 17 mai 2006

(par Didier Pasamonik (L’Agence BD))

Cet article reste la propriété de son auteur et ne peut être reproduit sans son autorisation.

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Code EAN :

Photos : © D. Pasamonik
Dessins : © Fluide Glacial

[1C’est le surnom donné par les auteurs à Thierry Tinlot lorsqu’il travaillait à la rédaction en chef de Spirou. Caricaturé plus qu’à son tour, il avait fait l’objet d’albums à son effigie, dessinés par Philippe Bercovici.

 
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2 Messages :
  • Si les auteurs en envoient plein la tronche a Yoko Ono ,oubliant (ou ignorant) qu’elle a fait de tres grands disques (Fly le premier), c’est juste parce qu’ils sont jaloux ; la preuve, ils l’avouent en se mettant en scene avec John Lennon.

    lanjingling

    Répondre à ce message

    • Répondu par annaïg le 11 juillet 2008 à  10:17 :

      C’est surtout parce que le split des Beatles au moment de l’histoire d’amour de Yoko Ono et de Lennon, ça évoque à plein de monde une bande de potes qui se sépare pour se mettre en couples, voire ton meilleur pote qui te "quitte" pour une gonzesse...
      Et aussi, perso elle m’énerve parce que les chansons de John Lennon deviennent ultra neuneu après ça, du genre "je t’aime parce que tu es faite pour moi"...
      Ah, et aussi parce qu’elle a une tête à claques...

      Répondre à ce message

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