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Thomas Legrain : « Sisco va énormément évoluer à partir de cet album. »

Par Christian MISSIA DIO le 9 octobre 2012                      Lien  
Revenu en odeur de sainteté auprès de ses supérieurs, Sisco se voit confier la protection du Président à l’occasion d’un discours qu'il doit prononcer à l’ONU. Une mission à haut risque car un nouveau complot se prépare dans les coulisses...
Thomas Legrain : « Sisco va énormément évoluer à partir de cet album. »
Sisco T5 - Kalachnikov diplomatie
Legrain & Benec (c) Le Lombard

C’est le cinquième album de Sisco en deux ans et demi ! Vous semblez maintenir un rythme de travail assez soutenu.

Thomas Legrain : En fait, nous avions retardé la sortie du premier album, au point que celui-ci est sorti lorsque j’avais déjà bouclé le deuxième. Mais là, nous allons légèrement espacer les sorties d’albums. Déjà, entre les tomes quatre et cinq, il y a eu dix mois d’écart et c’est ce que nous prévoyons à l’avenir : une publication tout les neuf ou dix mois.

Kalachnikov Diplomatie amorce la troisième histoire de Sisco. Pensez-vous pouvoir faire un premier bilan de votre série ?

C’est assez difficile à dire car je pense que beaucoup de choses vont se jouer sur le tome cinq. Déjà, nous avons eu un peu plus de promo que d’habitude. De plus, le personnage va énormément évoluer à partir de cet album-ci car les péripéties racontées dans cette histoire auront un impact déterminant sur sa personnalité. Pour le reste, la série a eu un assez bon accueil critique et public et il n’y a pas de raison que cela ne se poursuive pas, d’autant plus que je suis assez satisfait du travail que nous avons effectué, Benoit Benec et moi, sur ce nouveau diptyque.
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Benoit Benec
Crédit photo : D.R.

Pourriez-vous nous résumer l’histoire de ce cinquième album ?

Le président français est amené à faire un discours à l’ONU, notamment sur la traite des femmes blanches, un phénomène - malheureusement - d’actualité qui a lieu dans certaines parties de l’Europe de l’Est. Ce discours à l’ONU ne plait pas du tout à la mafia albanaise et celle-ci a décidé de planifier un attentat contre lui. Sisco se retrouve donc chargé de la sécurité du chef de l’État et il fera le voyage avec lui à New York. Une fois là bas, notre héros va retrouver, un peu par hasard, sa sœur qu’il avait perdu de vu depuis pas mal de temps.

Il y a un parallèle troublant entre les séries IR$ et Sisco. Dans les deux cas, nous avons un « héros » froid, voire antipathique au premier abord mais qui est aussi très professionnel. Et comme pour Larry B. Max, le passé de Sisco est révélé par bribes à partir du cinquième album… Aviez-vous reçu un canevas à suivre de la part du Lombard ?

Non, c’est vraiment le hasard ! Je ne crois pas que Benoit avait lu les IR$ avant de commencer l’écriture de Sisco et pour ma part, je ne les ai lus que récemment. Maintenant, il est vrai qu’à partir du troisième diptyque - qui est aussi mon préféré - il y a une petite corrélation entre les deux séries mais c’est vraiment dû au hasard. Je pense aussi que cet aspect est quelque chose d’inhérent à ce type de série. Ce serait d’ailleurs intéressant de vérifier si cela est le cas pour Largo Winch

C’est différent dans Largo Winch car dès le premier album, on découvre les origines du héros.

Oui, c’est vrai. En même temps, il y a d’énormes différences entre IR$ et Sisco. Larry Max est un personnage assez froid mais qui n’est pas mauvais à la base. Il n’est pas corrompu. C’est plus une sorte de « chevalier blanc ». Tandis que Sisco est beaucoup plus borderline

C’est un personnage qui a franchi la ligne rouge dès les premières pages du tome un puisqu’il “suicide” un politicien qui tentait de faire chanter le Président de la République française.

Effectivement, les deux personnages n’ont pas la même conception de la morale (rires) ! Au final, il n’y a que certains aspects de la structure dramatique qui soit commune aux deux séries. Par ailleurs, je prends ta remarque comme un compliment car IR$ est une excellente série !

Comment est né le personnage de Sisco ?

Je vais parler pour Benoit car c’est lui qui en a eu l’idée. En fait, suite à la lecture d’un livre sur François Mitterrand qui s’intitulait, je crois, Mitterrand et les quarante voleurs, un bouquin qui reprenait un peu toutes les casseroles qui ont trainé durant les années au pouvoir de l’ancien président socialiste, il y avait, parmi ces affaires, celle d’un conseiller présidentiel qui s’était suicidé à l’Élysée. [1]

Certaines rumeurs de l’époque disaient qu’il avait été « suicidé ». Benoit a donc pris ces rumeurs comme point de départ pour en faire le scénario du premier Sisco, tout en s’affranchissant de la réalité historique.

L’idée de Benoit était de raconter une course-poursuite mais en prenant le point de vue du chasseur et non de la proie car généralement, dans les œuvres de fiction, le chasseur est souvent le méchant de l’histoire. C’est comme cela qu’est né Sisco.

Au niveau graphique, je pense que j’avais repris un vieux personnage que j’avais déjà inventé dans le passé et que j’ai un peu retravaillé. C’est venu assez naturellement en fait.

Il y a eu un changement de coloriste. Pouvez-vous nous en donner les raisons ?

Au départ, on travaillait avec un studio de coloristes chinois mais ceux-ci nous ont lâché au mauvais moment, quelques temps avant la parution du quatrième album, qu’ils n’avaient pas terminé de coloriser… C’est dans ces circonstances là que nous sommes tombé sur Filippo Rizu qui a terminé le job et il n’a eu que deux mois pour cela, ce qui est un délai plutôt court ! Malgré ces difficultés, Filippo a bien assuré et nous l’avons naturellement reconduit pour le tome cinq.

En dehors de Sisco, quels sont vos autres projets ?

Cest encore de l’ordre de l’hypothèse car il y a encore pas mal de choses à faire sur Sisco, d’autant plus que l’éditeur nous soutient pour cette série.

(par Christian MISSIA DIO)

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Code EAN :

En médaillon : Thomas Legrain

Crédit photo : Christian Missia Dio

Lire aussi :

Thomas Legrain : "Sisco a un côté antipathique et cruel, mais ses supérieurs sont pires que lui !"

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[1François de Grossouvre, qui faisait partie du premier cercle des proches du président. NDLR.

 
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