Thomas Sirdey (Comic Con France) : "Chez nous, la bande dessinée a une belle place."

Est-ce que le Comic Con a été créé pour permettre de parler des autres bandes dessinées, notamment asiatiques, sans déplaire aux Japonais ?

Pas du tout. En se développant, Japan Expo accueillait de plus en plus de contenus qui n’étaient plus japonais : des auteurs de BD franco-belges, des auteurs de comics... Plus les autres cultures geek, issues de la pop culture en général. Cela nous embêtait car on ne savait plus où les ranger, en fait. Et plutôt que de les ostraciser, de les mettre dans un coin, nous avons créé une entité, un festival. Le but est d’obtenir un grand rendez-vous où l’on peut trouver de tout et pour accueillir ces choses-là.

Nous cherchions à donner à cet événement une consonance qui parle aux fans : Comic Con, c’est San Diego, c’est ce qui se rapprochait le plus.

Le Comic Con s’ouvre à la pop culture du monde entier

Vous n’avez pas de problème de droits ?

Non, des Comic Con, il y en a partout. San Diego et New York sont les plus connus et nous servent de référence. Ce sont deux grandes manifestations dont les organisations n’ont rien en commun. On a mis donc dans notre Comic Con ces contenus, sachant que le but n’est pas de faire un festival de la culture américaine. Nous voulons y trouver la pop culture française et franco-belge, les web-séries notamment. Sur ce point de la culture geek d’ailleurs, nous sommes en avance sur les autres pays. On défend cela ici. Après, on aura des éléments des autres cultures asiatiques mais avec ce guide pop-culturel. Nous n’aurons pas comme à Japan Expo toutes les cultures de ces pays, jusqu’aux cultures les plus traditionnelles. Ici, c’est vraiment une enveloppe pop-culturelle. S’il doit se passer quelque chose dans un autre pays asiatique, il faudra créer une nouvelle entité éditoriale, mais nous n’en sommes pas là aujourd’hui.

Les auteurs de BD qui arrivent au Comi Con sont un peu surpris car la BD n’est pas le principal moteur de l’événement.

Nous ne sommes pas un festival de BD, nous sommes un festival de pop-culture. On va parler de vidéo, d’objets, de jouets... en même temps que de la BD. Cela dit, sans en être le moteur exclusif, la BD est un moteur très important parce qu’entre la BD, le comics, le manga, c’est très important pour notre public, cela participe de la culture geek. Il ne faut pas qu’ils se sentent relégués, mais il est vrai qu’on ne veut pas parler que de BD. Maintenant, quand on voit comment se développe le licensing, l’univers de la BD se répand dans le cinéma et la TV, dans les jeux vidéo, dans toutes une série d’objets. Elle est loin d’être reléguée.

Les références de la culture geek vont chercher jusque dans les classiques du cinéma

Cette année, en BD, quels sont vos points forts ?

En comics, on a David Finch, qui est un peu une star en son genre. En BD franco-belge, il y a les auteurs de XIII Mystery... Les auteurs de Last Man, notamment Bastien Vivès seront présents. Les éditeurs en profitent pour montrer l’ensemble de leur catalogue. La culture des loisirs comprend la BD. Chez nous, elle y a une belle place. La présence des artistes est essentielle en ce sens.

Propos recueillis par Didier Pasamonik