En quoi ce 9ème impact de Japan Expo se distingue-t-il des précédents ?
Déjà, cette édition s’établit dans une continuité. On a toujours voulu donner énormément d’activités et énormément de contenus variés. La nouveauté, c’est qu’aujourd’hui on a réussi à agréger encore plus d’énergie qui permet d’offrir un panel d’activités qui est incroyable. On a presque doublé la surface, on a ouvert deux scènes, on a dix groupes musicaux qui viennent du Japon. On a de très grands auteurs qui sont présents avec notamment Koike Kazuo, Go Nagaï, Takeshi Obata… Il y a avant tout l’idée que l’on est ouvert à tout et le fait que les gens nous suivent, que ce soit dans le monde de la BD, dans celui du jeu vidéo, de la mode, de la musique… Partout où nous sommes allés, nous avons eu la chance que Japan Expo soit là depuis suffisamment longtemps pour qu’ils se disent : « allez, hop ! On y va ! »
Là, on a l’impression que vous avez marqué un point : la Caisse d’Épargne vient vous rejoindre, comme sponsor.
C’est presque une de nos surprises cette année : Nous sommes entrés en contact avec la Caisse d’Épargne et ils nous ont rejoints dans l’aventure. En plus, on a la chance avec eux de faire des choses qui ne sont pas du simple sponsoring, ils ne se sont pas contentés de nous donner de l’argent contre de la visibilité : il y a ce concours Yonkama Manga [1] qui permettra au vainqueur d’être publié pendant un an sur le site Mundo-BD.fr avec une rémunération professionnelle. C’est une opportunité incroyable car aujourd’hui où de plus en plus de jeunes auteurs de BD très inspirés par le manga qui commencent à percer, on peut participer à ce mouvement grâce à la Caisse d’Épargne.
L’autre élément important, c’est que le Japon n’est plus seul…
En fait, on a prolongé ce qui existait déjà. Japan Expo commençait à devenir suffisamment large pour que l’on accueille les univers du jeu vidéo, beaucoup de cultures asiatiques hors Japon, y compris dans le domaine de la bande dessinée, car quand les éditeurs viennent, ils présentent un peu le reste de leur catalogue. Donc, on a décidé de formaliser cette tendance en ouvrant ces trois nouveaux pôles que sont Azikult, Kultima et Kultigame…
Le problème n’était-il pas que c’est difficile pour un auteur coréen ou chinois de se retrouver dans un Japan Expo ?
Oui, c’était un problème, à partir du moment où on ne pouvait pas officialiser la place de quelqu’un dans notre évènement, c’était difficile de l’accueillir et même de trouver une place éditoriale pour ces cultures dans Japan Expo. C’est comme dans le jeu. Nous avons beaucoup de choses qui se passent dans les jeux de cartes, grâce à Naruto et à Dragon Ball. Mais quand on commence à parler avec les gens de World of Warcraft ou de Magic, Japan Expo, ça se posait moins. On a donc créé ce cadre qui est propice. En le lançant, on s’est demandé si l’on ne faisait pas une erreur et puis on s’est aperçu que tous ces univers se partageaient. Ces sociétés se croisent partout. On a reçu énormément de courriers de fans. Les retours étaient toujours très positifs.
Il y a des thèmes comme celui du héros, de la science-fiction, de l’Heroic Fantasy,… qui transcendent ces activités…
La Fantasy, la science-fiction et les super-héros d’une certaine manière sont présents dans tous les supports et dans tous les pays. Cela permet de raccrocher l’influence de la culture américaine sur la BD, au cœur du royaume de la BD franco-belge.
Vous allez être le Festival de la bande dessinée étrangère en France en quelque sorte…
Non, non. Nous sommes le Festival de tous les supports qui intéressent notre génération. Nous ne sommes pas un festival avec une thématique fermée étrangère ou française. Nous voulons nous adresser avant tout à une génération.
Propos recueillis par Didier Pasamonik
(par Didier Pasamonik (L’Agence BD))
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Japan Expo – Du 3 au 6 juillet 2008 – Parc d’expositions de Paris-Nord Villepinte
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Voir le reportage vidéo Phénomène Manga réalisé par notre partenaire France5
[1] Sur le site de Japan Expo, on peut lire cette définition : « Le Yonkoma est un terme japonais désignant des strips comiques de 4 cases (« Yon » pour quatre), se lisant de haut en bas. Les cellules sont de tailles identiques, et il existe également des versions horizontales. Ces strips apparaissent généralement dans des magazines de prépublication de Manga, dans les sections bandes dessinées de magazines divers, etc. » Plus d’infos pour ce concours sur le site de Japan Expo.