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“Thor”, “X-Men : le commencement”, “Captain America”, “Green Lantern”… Le « carpet bombing » estival du cinéma américain a commencé

Par Didier Pasamonik (L’Agence BD) le 5 juin 2011                      Lien  
Avec 1,6 millions de spectateurs en quatre semaines en France pour « Thor » et un excellent démarrage pour « X-Men : Le commencement », les super-héros américains démontrent qu’ils restent les patrons du Box Office, bien devant nos productions hexagonales.

Cette année, nous vous l’avions prédit, sera particulièrement riche pour les adaptations cinématographiques de bande dessinée à l’écran. Outre les productions télévisuelles qui continuent de défiler ces temps-ci (XIII, L’Épervier, Rani,… pour ne citer que les productions franco-belges et sans compter les dessins animés), ce sont de véritables blockbusters qui s’enchaînent car la BD au cinoche, c’est une affaire qui marche rondement et qui valorise aussi bien les marques notoires (Tintin, Titeuf et Les Schtroumpfs, rien que cette année) que les productions moins connues d’un large public (Le Chat du rabbin, Poulet aux prunes.)

Est-ce là un effet de « ruée vers l’or » des producteurs désireux d’exploiter un filon rentable ou, comme dans l’édition, une attitude frileuse qui consiste à ne développer que des sujets qui rassurent les investisseurs ? Ces deux explications sont valables. On peut y rajouter le fait que que la BD est véritablement la culture des baby-boomers, aujourd’hui décideurs dans les grands studios. D’où également, un grand respect et un soin de tous les instants dans l’exploitation de l’œuvre originale.

“Thor”, “X-Men : le commencement”, “Captain America”, “Green Lantern”… Le « carpet bombing » estival du cinéma américain a commencé
Thor (Chris Hemworth) : Un dieu puissant qui assure le spectacle
(c) Paramount Pictures - Marvel

Mythologie scandinave

Le fait d’aller chercher Kenneth Branagh, shakespearien notoire, pour adapter une version kitsch de l’olympe scandinave imaginée par Jack Kirby et Stan Lee est un petit coup de génie. Il a su, comme Kirby dans la BD du reste, effacer le caractère clinquant du récit mythologique, grâce à un hiératisme théâtral et parfois grandiloquent. Sa transposition au cinéma échappe rarement au ridicule (souvenons-nous de 300 tiré de la BD de Frank Miller), mais il a su ici resserrer le propos sur les personnages et donner un souffle épique à l’ensemble, grâce à un jeu d’acteurs et à des dialogues bien tenus.

X-Men : Le Commencement
(c) XXe Century Fox - Marvel

Certaines scènes imposées, comme celle où Thor essuie la colère d’Odin ou le combat du dieu au marteau contre d’immenses robots dans un petit bout de désert aux allures de western dans le Nouveau Mexique, frisent la bouffonnerie mais elles s’imposent néanmoins comme un spectacle plaisant, un peu handicapé par un premier épisode qui expose les principaux personnages de la série, un passage obligé forcément moins palpitant.

Le public ne s’y est pas trompé qui a plébiscité le film, lequel réalise en un mois plus de 420 millions de dollars de recette alors qu’il en a coûté environ 150 ! Thor est bien parti pour s’accrocher aux records du genre.

Le facteur X

Porté par une longue liste de succès (Les X-Men ont déjà placé quatre titres dans la liste des 20 plus gros scores de tous les temps parmi les BD adaptées au cinéma, totalisant plus de 800 millions de dollars de recette), X-Men : First Class suit le même chemin, tant en terme de qualité que de réussite au box-office.

Appliquant au cinéma une bonne vieille recette des BD qui consiste à raconter les origines qui fondent la série, Matthew Vaughn nous montre un Professeur Xavier aux cheveux abondants et se mouvant sur ses deux pieds. Notre jeune professeur découvre le monde des mutants et tente de le fédérer pour le bien de l’humanité.

Quand on arrive à Magneto, le réalisateur reprend le développement qu’en avait fait Chris Claremont dans les années 1980 qui consistait à justifier sa haine des humains par son expérience des camps de concentrations nazis, Magneto était un jeune juif destiné à l’extermination, expérience qui lui a fait perdre désormais toute confiance envers le bipède qui a pu mettre en œuvre une telle abomination. La mécanique est parfois un peu confuse mais le spectacle est assuré.

X-Men : Le Commencement - Le binôme Pr Xavier (James McAvoy) / Magneto (Michael Fassbender) crédibilise le comencement de la saga
(c) XXe Century Fox - Marvel
X-Men : Le Commencement - Le professeur Xavier avec tous ses cheveux...
(c) XXe Century Fox - Marvel

Thor comme X-Men garantissent donc au spectateur, comme à l’amateur de BD, un excellent diveruissement qui mérite le détour par les salles obscures. Si les prochains rendez-vous : Green Lantern, davantage ciblé « ados » à l’exemple des Fantastic Four, ou encore Captain America à la rentrée devaient conserver le même niveau, on n’a pas fini de voir défiler les super-héros sur nos écrans.

(par Didier Pasamonik (L’Agence BD))

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En médaillon : Chris Hemworth dans Thor. (C) Paramount Pictures / Marvel.

 
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5 Messages :
  • pourquoi est-ce qu’aucun journaliste ne dit qu’IL NE FAUT SURTOUT PAS aller voir thor en 3D , mais attendre la 2D. Lorsqu’on "chausse" ses lunettes pour voir le film, l’image est tellement sombre (ce n’est une critique sur le style du film, mais bien sur le manque de luminosité de l’image ) que l’on ne voit presque plus rien ! Conclusion on est obligé d’ôter ses lunettes les 3/4 du temps pour distinguer l’action.

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  • Pour la France, il est de 937 704 entrées ce qui est tout à fait énorme. Les 3 millions (puis pourquoi pas, 4 et peut-être même 5 millions d’ici la fin de l’été ?) risquent d’être vite atteints, ce qui montre qu’il n’y pas de crise du public pour le cinéma lorsqu’il est bien fait et palpitant. Moi-même, j’ai vu et apprécié ce film (même si je n’ai pas reconnu les mutants de l’univers Marvel : il faut dire qu’à soixante ans passés, j’ai passé l’age de ce genre de lecture). Et pourtant, je ne me suis guère ennuyé, je vous l’assure. Car l’action se passe vers 1962, ce qui évoque forcément des souvenirs nostalgiques !

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    • Répondu par Cyrille JEAN le 9 juin 2011 à  19:01 :

      Meuh non je l’ai vu aussi et le film n’est franchement pas bon (esthétique, stéréotypes à foison etc ...)
      sans oublier les horrrribles incohérence du début qui doivent marquer même le moins cuistre d’entre nous.
      Scène première : un méchant nazi écoute un vinyl de musique française ... j’ai déjà un doute mais après tout il semblerait qu’hitler aimait les cartoons .... mais il écoute Piaf arggghhhh. Ça fait tâche comme intro ... mais tout le reste est du même tonneau.
      Et encore on peut dire que c’est de l’histoire alors les américains ils s’en foutent .... ok
      Mais les scénariste devrait aussi réviser leur physique car le diaent ne craque pas comme du verre et, étant le matériau le plus dure du monde, une chaine en fer ne risque pas de le briser ... et ce n’est que deux exemples parmis des dizaines ...
      Par contre il est interressant de voire à quel point le cinéma et les séries américaines sont intriquées dorénavant. Au moins trois des acteurs principaux jouent des rôles dans des séries.

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      • Répondu par Oncle Francois le 9 juin 2011 à  23:26 :

        Je comprends ce que vous voulez dire, mais je pense qu’il ne faut pas se formaliser pour quelques incohérences (bravo pour votre oeil de lynx vigilant !°). Presque ignorant de l’univers des "mutants" de l’univers X (que à tort je croyais assez apparenté à l’univers glamour du porno : je m’étais donc acheté avec empressement l’album de Manara chez panini dédié à ce sujet qui m’a quelque peu déçu...car beaucoup plus "pudique" que les autres albums de Manara. Et sans vraiment de X, ni même de W (le cran d’avant)).

        Donc sans connaitre les us et coutumes de cette catégorie en mutation, ni ses protagonistes les plus célèbres, je dois dire que je me suis laissé entrainer par la vision de ce film. A vrai dire, je pensais sortir après une demie-heure (comme pour Elektra, Daredevil et Fantastic Four), car je n’aime pas trop la psychologie zéro, les gros muscles et les bastons avec moult explosions. Mais j’ai été surpris par la profondeur des personnages (Xavier et Erik) et par le sérieux apporté à l’ensemble... qui m’a permis d’oublier les petits détails agaçants que vous citez.

        Entre nous, les cinéastes américains sont plus doués pour l’entertainment (= divertissement) que pour la véracité historique,non ? Et je n’ai pas dit que le film était un chef d’oeuvre (voyez vous, je prefère encore les films de Kubrick, Hitchcock ou d’autres talentueux disparus), je me suis contenté de citer un chiffre qui témoigne de son succès commercial... la même semaine que celle où est sorti le Chat du rabbin de notre ami Sfar !

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      • Répondu par Alik le 10 juin 2011 à  10:22 :

        Le diamant peut être dur et fragile à la fois. Prenez un diamant, un coup de marteau, et vous aurez des eclats de diamant.

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