C’est un album dans lequel les personnages font face à une nature omniprésente : tempête, soleil ardent ou froide pluie, mer déchaînée, désert mortel, et gorges mystérieuses sont autant d’éléments où le naturalisme de Rosinski a pu s’ébrouer avec volupté. De l’aveu même du dessinateur, c’est un cadeau que lui a fait son scénariste : avec ces paysages variés, Rosinski a pris du plaisir à dessiner. Inutile de dire que cela se voit.
Thorgal est très peu présent dans cet album, physiquement s’entend, puisqu’il est diminué, lourdement éprouvé par ses dernières mésaventures. Mëme si, bien évidemment, c’est autour de lui que s’organise l’intrigue. Non, le personnage star de cet épisode est l’envoûtante, la maléfique mais radieuse Kriss de Valnor. Dans un de ces retours dont il a le secret, Van Hamme la remet dans le jeu en creusant davantage son passé, comme il l’a fait pour Thorgal, au point d’en modifier la perspective. Elle apparaît plus humaine, portant une profonde blessure. La figure honnie des précédents albums en devient admirable.
(par Didier Pasamonik (L’Agence BD))
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