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« Titeuf contre les Triplés » dans Madame Figaro (N°1048 - 25 septembre 2004).

Par Didier Pasamonik (L’Agence BD) le 25 septembre 2004                      Lien  
Ce n'est pas tous les jours que le très élégant magazine Madame Figaro qui fait la pluie et le beau temps dans les boutiques de mode de Versailles et de Neuilly-sur-Seine s'ouvre à la BD. Il faut pour cela un événement comme Titeuf de Zep. Pour l'aborder, ces dames du Figaro ont eu l'idée de comparer Titeuf aux Triplés. Rigolade en perspective...

Titeuf est un tel phénomène qu’on ne peut l’éviter. Son auteur est plutôt beau gosse, ce qui ne dépare pas dans les pages de papier glacé d’un journal essentiellement consacré à la mode et au bon goût. Et comme on parle de BD, pourquoi ne pas mettre en avant celle qui, publiée dans ce magazine depuis plusieurs décennies, incarne la famille bourgeoise, une vision rassurante de l’enfance des beaux quartiers plutôt que la terrible jungle des cours de récré : « Les Triplés » de Nicole Lambert. Les comparer à Titeuf, brrrr, ces dames vont en avoir pour leurs frissons.

On imagine l’ambiance, feutrée, service de thé et petits gâteaux. « Pour moi, dit Nicole Lambert, l’enfance doit être protégée au maximum. Il faut recharger les enfants en bonheur et en belles choses, comme on recharge une pile ». Elle ajoute : « Moi j’ai passé une enfance merveilleuse, avec des odeurs de gâteaux, de gros câlins avec mes parents. Au fond, je souffre d’un vrai complexe de Peter Pan. Je n’ai jamais eu envie de grandir ». Après ces épanchements, Nicole Lambert se lance et ose cette question en direction du Suisse : « Pourquoi êtes-vous aussi « trash », Zep ? ».

Pourquoi êtes-vous aussi « trash », Zep ?

Zep répond poliment à la dame : « C’est vrai, je n’ai pas l’œil aussi tendre que vous sur les enfants. Déjà, parce que, petit, je me suis pas mal ennuyé et que j’avais une furieuse envie de grandir pour réaliser mes rêves. Aujourd’hui j’ai deux fils, dont Arthur qui a sept ans et demi. Je les laisse rêver tous les deux, s’éclater, vivre leur enfance.  » Evidemment, la conversation roule très vite sur le sexe. C’est pour désigner cela que Nicole Lambert utilise le mot « trash ». Zep se justifie : Les gamins sont beaucoup plus informés qu’avant sur ces questions. Comme l’écrit le journal, Nicole Lambert grimace : « Vous, Zep, dit-elle,évoquez la sexualité à chaque page. Moi, je n’aime pas parler de ça. Laissons les enfants se débrouiller avec leurs rêves  ». Zep lui renvoie la balle, lui dit que les enfants sont curieux et souligne la maladresse des parents quand on aborde le sujet de la sexualité. Il explique la psychologie de son personnage : « L’idée d’embrasser Nadia, au fond, l’effraie, et il est dégoûté par l’acte sexuel ». Mais très vite, Nicole Lambert porte la responsabilité sur une société de consommation qui pratique une dérive marketing : « On fabrique des lignes de maquillage et des strings pour les petites filles, s’offusque-t-elle, et on leur vole leur enfance !  » La conversation ne convergera plus : on sent bien que les deux auteurs n’ont pas la même vision de la société.

Soulignons quand même le bon travail de la journaliste Sophie Carquain qui, au passage, compare les deux univers (elle remarque notamment l’absence du père chez Les Triplés). Des articles comme cela, on en redemande.

(par Didier Pasamonik (L’Agence BD))

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