Tomino la maudite T. 2 - Par Suehiro Maruo - Casterman

Lien

Suite et fin de cette histoire de jumeaux maudits et de monstres de foire, ballotés entre des individus sans scrupule et la grande Histoire. Parsemé de cruautés et de tragédies, y a-t-il un espoir de fin heureuse au bout de leur chemin ?

Séparés par le cruel et avide Hebert Wang, les jumeaux Tomino et Katan n’en demeurent pas moins liés. À distance, la soeur éprouve dans sa chair la souffrance de son frère, séquestré sur une île sinistre en vue de subir une opération qui le changera en créature difforme.

De son côté, Tomino passe de la secte d’Elise à la demeure d’un homme en quête d’enfant, suite à la mort de sa femme qui n’a pas pu lui en donner. Le reste de la troupe, encore en liberté mais sans toit, a plus de chance car ils sont recueillis par Mme Utako qui les installe à la campagne.

Chacun d’eux va ainsi poursuivre son chemin, en particulier les jumeaux en échappant à leurs séquestreurs, pour continuer d’errer dans un Japon plongé dans la Seconde Guerre mondiale. L’acte final se déroule quant à lui dans les alentours de la ville de Nagasaki...

: © by MARUO Suehiro / Enterbrain

Cette seconde partie fait la part belle aux péripéties, faisant bouger et voyager sa troupe de personnages séparés par le destin, et les fait donc évoluer. Le grand méchant, Hebert Wang, se trouve plus en retrait, ne revenant qu’à la toute fin pour l’ultime confrontation avec les jumeaux.

Le récit ajoute également une touche historique, qui était restée lointaine dans le premier tome, accentuant un peu plus les conditions d’existence difficile de ses personnages, avec un sort qui semble donc s’acharner sur eux : après l’exploitation, la guerre et le spectre de se faire de nouveau exploiter par des individus prêts à tout pour survivre.

Mêlant habilement horreur et grotesque, l’innocence enfantine à la cupidité d’adultes qui les objectivent, Suehiro Maruo a proposé avec Tomino la maudite une fable crue, mais étonnamment jamais vulgaire. Une histoire étrange, un peu mystique, fascinante, qui donne la parole, comme toujours, à des damnés de la condition humaine.