Trait pour Trait T. 2 & T. 3 - Par Akiko Higashimura - Akata

Il n’y a pas à dire : dès qu’il n’y a plus personne pour la faire travailler, Akiko se décourage facilement, préférant s’amuser et profiter de sa jeunesse insouciante. C’est ainsi que grâce aux méthodes peu conventionnelles de son professeur de peinture, elle réussit à intégrer une école de Beaux-Arts située à l’autre bout du Japon. Quatre années, loin de ses proches, qu’elle va gâcher de toutes les façons possibles.

En effet, très vite, elle sèche la plupart de ses cours, travaille sur ses travaux à rendre à la dernière minute et en fin de compte ne fait rien d’autre que sortir, boire et s’amuser avec ses nombreux amis. Elle endosse le rôle de la fêtarde qui met l’ambiance et elle se trouve même un petit copain. Bref, une vie étudiante rêvée, sorte de parenthèse enchantée, où elle oublie même son objectif de devenir mangaka.

Elle n’a jamais osé confier à sa famille et au professeur ce rêve secret, et elle n’y travaille même pas : en réalité elle n’arrive plus du tout à dessiner. La visite de son professeur, concluant le tome deux, constitue l’amer constat de son incapacité à faire face à la réalité...

© by HIGASHIMURA Akiko / Shûeisha

Akiko Higashimura décrit ses années d’étudiante avec beaucoup d’humour et d’anecdotes. Évidemment elle n’est pas tendre avec elle-même, mais elle brosse également un portrait de ses camarades qui s’avèrent aussi excentriques et inconséquents qu’elle. Malheureusement, cette parenthèse va se refermer et il va lui falloir rentrer chez elle, à Miyazaki, avec son diplôme, mais aussi sans perspective d’avenir.

Elle retrouve ainsi le professeur, ses cours et un quotidien presque comme au bon vieux temps. À la place du lycée, un emploi dans la boîte de télécoms dans laquelle travaille son père. Sa vie retrouve l’intensité de son adolescence : entre son travail et les cours qu’elle donne, et qu’elle reçoit, chez le professeur, le soir et le week-end, notre héroïne n’a plus un seul instant pour elle. Et c’est dans ce contexte qu’elle retrouve la motivation pour son rêve en se remettant à dessiner la nuit et en soumettant une histoire à un concours d’éditeur...

Récit initiatique sur l’envie et la motivation, et en particulier sur la difficulté de leur faire prendre forme, c’est aussi un bel hommage à ce professeur aussi sévère qu’incorruptible, au cœur pur, qui n’aura de cesse de faire dessiner, encore et encore, cette jeune fille aux rêves trop grands pour elle.

© by HIGASHIMURA Akiko / Shûeisha