Traits intimes fait suite à l’exposition d’une trentaine de planches représentant des nus féminins, exposition qui s’est tenue à l’automne 2018 à Saint-Malo [1]. Dans cet ouvrage, Joub reprend certaines de ces planches, en ajoute d’autres, et les entrecoupe de passages de ce que nous pourrions nommer son journal intime.
Ce nouvel album publié aux éditions Vide Cocagne est l’occasion pour le quinquagénaire de s’interroger sur son rapport au corps. Nus, quelquefois en sous-vêtements, ou encore habillés, ses différents modèles, féminins et masculins, se prêtent à l’exercice que leur propose le dessinateur.
Un exercice qui peut parfois s’avérer long et qui est l’occasion de discussions : au sujet de leurs corps, de la façon dont ils le ressentent, l’assument, s’en servent, etc. L’intimité n’est pas uniquement graphique, elle est également textuelle.
Le choix éclectique des modèles permet à l’auteur de dessiner toute sorte de corps : jeunes et âgés, blancs et noirs, gros et maigres, grands et petits, tatoués... Ces modèles ont été rencontrés par Joub en France et en Guyane, à Cayenne, qui sont ses deux lieux de vie. Diversité des corps, diversité des ressentis.
Cet exercice est l’occasion pour Joub de se recentrer sur le dessin et de se débarrasser d’un réalisme qui aurait pu nuire à la fluidité de son propos. Le dessinateur va à l’essentiel et caractérise les corps qu’il voit. La nudité n’empêchant pas l’intimité, voire la favorisant, nous apprécions d’autant mieux l’absence de visages qui renforce ce côté intime.
Véritable exercice stylistique, Traits intimes est une lecture visuelle, imagée, simple par son concept, mais dotée d’une réelle puissance évocatrice.
(par Thomas FIGUERES)
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Trais intimes - Par Joub - Vide Cocagne - collection Soudain, - 19,4 x 28,6 cm - 72 pages couleurs - couverture cartonnée, relié & cousu - parution le 8 février 2019.
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[1] Joub est l’un des co-organisateurs de Quai des Bulles, le festival de la cité corsaire.