Aya est une lycéenne qui semble tout à fait normale de prime abord, toujours en retrait, assez mystérieuse et solitaire, la plus transparente possible. Tant et si bien qu’assez tôt durant son enfance, elle a réussi à réellement disparaître aux yeux du monde, à sa guise... Un pouvoir qui lui a permis d’être témoin de faits et de gestes de son entourage, comme la violence conjugale de son père.
Un bourreau qui se fait mystérieusement tuer dans une rue bondée, poignardé dans la poitrine sans que personne ne voit la coupable, sa propre fille, qui est, depuis lors, hantée par ce géant alors qu’elle essaie de vivre une adolescence normale au lycée. Pourtant, son crime continue de la poursuivre, persuadée que personne ne peut ni ne doit l’apprécier afin de ne pas subir les répercussions de son geste.
En suivant les pensées de l’héroïne, également la narratrice de ce récit, le lecteur perçoit la platitude de son existence. Une adolescente qui n’a jamais connu que la terreur infligée par son père, l’indifférence de son frère aîné et les sourires figés de sa mère battue pour un rien ; une gamine qui reste étourdie en comparant ses jeunes années avec celles des rares amies qu’elle se fait.
L’auteur Jun Ogino nous arrive donc avec un trait plutôt fade, à l’image d’Aya qui ne dégage aucune véritable aura. C’est tout le contraire pour ses deux amies hautes en couleurs : Kana, gymnaste charismatique mais assez timide face à son succès au lycée et Shiori, une exubérante musicienne qui a la capacité d’extirper des secrets même morbides et criminels à sa nouvelle amie Aya.
(par Marc Vandermeer)
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Transparente T.1. Auteur : Jun Ogino. Éditeur : Kurokawa. Traduction : Satoko Fujimoto. 192 pages. Sortie : le 12 mars 2020. Prix : 7,65 euros.