BD d’Asie

Tripeace, T. 11 – Par Tomoyuki Maru – Éditions Ki-Oon

Par Vincent GAUTHIER le 1er juin 2012                      Lien  
Une série de plus qui arrive à son terme pour les Éditions Ki-Oon en ce mois de mai. Entre diverses qualités, certaines plus marquantes que d'autres.

Un tome final de bon aloi qui doit se clôturer sur un combat mettant un terme aux hostilités. Un combat violent et à l’issue fatidique pour ramener la paix dans le monde.

Le scénario continue de distiller ses idées simples et habituelles sur l’idéal de paix et le malaise engendré par les guerres. Malheureusement, son développement ressemble trop à une guerre préventive contre le terrorisme. On peut le combattre sans ressentir de haine même si on lui « éclate la tronche ». Le raisonnement est un peu limite, surtout quand il balance entre cette idée et celle de l’amour à remettre dans le droit chemin un enfant perdu en lui collant des « gnons ».

Tomoyuki Maru insère tardivement une petite réflexion sur le désir et la guerre, idée de possession qui repose sur trois personnages combattants nommés : « Argent, Nourriture et Sexe ». Malencontreusement, cette initiative est abandonnée aussi vite qu’elle a été mise en place. La pensée qui pouvait en découler est absente. Les dialogues sont, par moment, encombrants et tournent au ridicule. Les personnages manquent de folie malgré leurs accoutrements séduisants. Le caractère des adversaires, mascarade attractive, devient mou comme si l’auteur avait pris peur que le lecteur vire de leur côté.

Le graphisme est classique dans l’action comme dans les scènes de dialogue. Il lui manque le petit plus qui lui aurait permis de se démarquer d’autres mangas du même genre. En respectant trop des conventions établies, ce récit n’acquiert aucun relief. La fin est bâclée, le héros se trouvant dans le vide, sans horizon, sans mouvement, juste couché sur une page blanche. Respectant les règles du genre, le mangaka termine sa série par une morale éculée, naïve à l’extrême, à la tonalité mielleuse servie par une constante frugalité graphique. Dommage.

(par Vincent GAUTHIER)

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