Avec l’ennui qui guette et un soleil implacable, ce genre d’été, nous l’avons tous connu. Mais lorsque l’on a 11 ans, les événements prennent des proportions gigantesques. Pour Gaël, totalement manipulé par Alban, son aîné de qiatre ans, chaque jour apporte son lot de témérité craintive et d’expérience paradoxale, entre traumatisme et rite amical. Assurément malsaine, la relation entre les deux jeunes adolescents a quelque chose d’effrayant. Pourtant, entre ces deux gamins, une forme d’échange existe...
À la manière de Bastien Vivès qui avait étonné par sa finesse en décrivant les 20-30 ans, Bastien (tiens !) Quignon, qui réalise son premier album, se montre particulièrement juste dans cette chronique psychologique. Les situations, les dialogues frappent par une simplicité très efficace. Jusqu’à sembler universels s’agissant de cette étape de la vie. Dans un registre similaire, Arne Bellstorf avait d’ailleurs signé une œuvre proche, Un Été calme, chez le même éditeur.
Le graphisme très abouti de l’auteur s’avère également marquant. Avec un travail subtil au crayon gras sur papier tramé, Quignon parvient à des effets de surexposition tout en préservant les contrastes [1]. Un léger voile sépia apporte un recul nécessaire au lecteur, forcément amené à éloigner ces scènes du présent.
Même si Trois jours en été se revendique du genre intimiste, limitant de fait son lectorat, il met en lumière un talent indéniable, doté d’une carte de visite plus que respectable.
(par David TAUGIS)
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[1] merci à Jean-Louis Champault pour l’analyse technique.
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