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Trois jours en été - Par Bastien Quignon - Actes Sud/L’An 2

Par David TAUGIS le 30 juin 2010                      Lien  
Pour son premier album, un auteur de 24 ans diplomé de l'académie des Beaux-Arts de Tournai choisi une chronique d'adolescence convainquante. Avec un dessin au crayon plein de personnalité.

Avec l’ennui qui guette et un soleil implacable, ce genre d’été, nous l’avons tous connu. Mais lorsque l’on a 11 ans, les événements prennent des proportions gigantesques. Pour Gaël, totalement manipulé par Alban, son aîné de qiatre ans, chaque jour apporte son lot de témérité craintive et d’expérience paradoxale, entre traumatisme et rite amical. Assurément malsaine, la relation entre les deux jeunes adolescents a quelque chose d’effrayant. Pourtant, entre ces deux gamins, une forme d’échange existe...

À la manière de Bastien Vivès qui avait étonné par sa finesse en décrivant les 20-30 ans, Bastien (tiens !) Quignon, qui réalise son premier album, se montre particulièrement juste dans cette chronique psychologique. Les situations, les dialogues frappent par une simplicité très efficace. Jusqu’à sembler universels s’agissant de cette étape de la vie. Dans un registre similaire, Arne Bellstorf avait d’ailleurs signé une œuvre proche, Un Été calme, chez le même éditeur.

Le graphisme très abouti de l’auteur s’avère également marquant. Avec un travail subtil au crayon gras sur papier tramé, Quignon parvient à des effets de surexposition tout en préservant les contrastes [1]. Un léger voile sépia apporte un recul nécessaire au lecteur, forcément amené à éloigner ces scènes du présent.

Trois jours en été - Par Bastien Quignon - Actes Sud/L'An 2

Même si Trois jours en été se revendique du genre intimiste, limitant de fait son lectorat, il met en lumière un talent indéniable, doté d’une carte de visite plus que respectable.

(par David TAUGIS)

Cet article reste la propriété de son auteur et ne peut être reproduit sans son autorisation.

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[1]

[1merci à Jean-Louis Champault pour l’analyse technique.

 
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5 Messages :
  • Plutôt qu’un voile sépia, je vous sur les images présentées plutôt des rehauts de blanc sur un papier légèrement écru...

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    • Répondu par Oncle Francois le 30 juin 2010 à  20:44 :

      Un joli dessin d’un jeune inconnu ! Faut-il se prénommer Bastien pour être jeune et savoir dessiner ?

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    • Répondu par Quignon Bastien le 1er juillet 2010 à  09:45 :

      En réalité j’applique deux sortes de crayons, un crayon 6b et un autre utilisé en lithographie (celui ressemble davantage à une craie grasse). et le sépia est le résultat de la térébenthine. La réaction de cette dernière avec le crayon est très particulière( le crayon devient plus intense).

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      • Répondu par jilou le 13 juillet 2010 à  00:12 :

        merci pour ces eclaircissement sur votre travail ;
        ma curiosité me pousse cependant à vous questionner plus precisement sur votre procedé graphique : à quel moment appliquez vous la terebenthine ?, l’utiliser vous uniquement pour renforcer la densité de certaines zones, ou vous permet t-elle d’obtenir également un effet de " fondu" du trait ?
        L’effet de sepia ayant l’air d’etre uniforme, appliquez vous ce solvant sur la totalité de la planche ?

        merci d’avance pour ces quelques precisions, il me semble precieux de pouvoir poser ces questions directement a l auteur ....

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        • Répondu par lezilus le 25 décembre 2010 à  21:03 :

          Encore un choix judicieux de ce très bon éditeur qui nous avait fait découvrir le prodigieux Brecht Evens il y a un an.

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