On l’a peut-être écrit trop vite : il y a du Goscinny dans cet homme-là. Jean Van Hamme ne tarit pas d’éloge à son propos et semble même déçu que le scénariste de Lanfeust ne se soit pas attelé à une spin-off de XIII. Hélas, le lauréat du Prix Uderzo n’a pas été très inspiré ce coup-ci.
Convenu, on voit venir de loin le prétexte d’une réunion olympique qui rassemblerait toutes les races de Trolls de l’univers. Il est même très mince : il s’en dégagerait une race supérieure qui dominerait toutes les autres et qui permettrait au dictateur de Troy d’établir son pouvoir. Même s’il y a là une fine allusion à un idéal olympique qui flirta dangereusement avec les aspirations du national-socialisme, le ressort est ténu. En dépit de quelques dialogues qui ne manquent pas de verve et de rares gags savoureux, le récit est poussif, la trame narrative sans souplesse. Même les prouesses de Mourier n’y font rien. Si les trolls sont sous le charme de Mëngh-le-laid, c’est loin d’être le cas pour les lecteurs.
Il est peut être d’ailleurs là le problème : de record du monde, il ne peut y en avoir qu’un. La conclusion et nette et sans bavure : la performance goscinnienne n’a pas été dépassée.
(par Didier Pasamonik (L’Agence BD))
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