Résumer l’histoire de Trop de Bonheur est un exercice de style difficile vu le nombre de personnages : un mercenaire polonais, un chirurgien-chef, un flic et son assistant, des jeunes filles à quatre bras, des miliciens, un narcotrafiquant et ses sbires, un SDF... et j’en oublie ! De la jungle brésilienne aux rues de Marseille, tout ce petit monde se court après à la recherche du Bonheur. Au concours du "plus déjanté", ils sont nombreux à se disputer la première place...
Le prologue est désormais un rituel : une ou deux planches calmes en Amazonie et puis c’est parti pour un récit à 200 à l’heure qui ne vous laissera aucun répit. Loufoque, explosive et infernale, la narration de Jean-David Morvan donne dans la démesure. Dans une cité phocéenne rongée par la misère et la pollution, le scénariste rémois ballotte le lecteur entre pointes d’humour et combats anarchiques. Ça va vite, très vite. Parfois un peu trop. A mesure que s’enchaînent les planches, le délire s’accentue jusqu’à en perdre pied. Ce qui est finalement peut-être l’objectif de l’auteur.
Son complice Steven Lejeune glisse, dès qu’il le peut c’est-à-dire souvent, un détail d’humour dans ses cases. Dans son trait nerveux et son découpage rythmé, le scénario s’épanouit et s’emballe à chaque page. Seuls les coloristes semblent incapables de suivre cette cadence effrénée ; Walter est le troisième à s’essayer sur cette série. Il donne un peu plus de nuances.
Vous êtes malheureux ? Alors attachez votre ceinture et lancez vous à la quête du Bonheur...
(par Laurent Boileau)
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