Ada et Albert Uderzo ont retrouvé hier matin leur HLM du 3, de la rue des rameaux à Bobigny, où ils habitaient en 1959, au troisième étage, où a été créé Astérix. « Rien n’a changé, à part le nature qui est autour, déclarait Albert Uderzo. Les arbres ont poussé entre-temps. » L’émotion était palpable et son épouse Ada n’a pu s’empêcher d’écraser une larme : Elle n’était plus revenue ici depuis 42 ans. Le couple est un peu à l’avance par rapport à la cérémonie. On est encore à monter les tentes et il fait un peu froid. Des gens du coin s’approchent, ils se reconnaissent : c’étaient les voisins des Uderzo il y a cinquante ans. Ils se mettent à égrener des noms de voisins disparus.
Sur le mur, à côté de la porte, la plaque est momentanément voilée. Une fenêtre est ouverte juste à côté. Un petit garçon passe la tête et se demande ce qu’il se passe. Sait-il que dans un quart d’heure, il se fera mitrailler par des dizaines de photographes et de caméras ? Un autre gosse s’approche, demandant ce qui se passe. Quand on lui explique que c’est ici qu’Astérix a été créé il y a cinquante ans, il s’exclame : « Hein, quoi ? Astérix, dans cette cité pourrie ? C’est pas possible ! ». Il y a cinquante ans, l’immeuble était neuf et les Uderzo qui vivaient dans un appartement sans confort à Eaubonne trouvaient là, au contraire, un trois-pièces tout à fait confortable suivant les critères des années cinquante. Ils avaient eu la possibilité d’obtenir cet appartement grâce au 1% logement financé par les entreprises. C’est un oncle de René Goscinny qui avait reçu cette affectation et qui en avait fait profiter les Uderzo.
Commencent les discours. Anne Goscinny les a rejoints. La maire communiste de Bobigny [1], Catherine Peyge insiste sur la création de ce Gaulois issu de deux enfants de l’immigration. Anne Goscinny et Albert Uderzo répondent puis dévoilent la plaque.
Tout le monde prend ensuite le chemin de l’Université (à 100 mètres de là) dns la tour de l’illustration. Arrivé, Uderzo salue Blutch, le complimente pour l’affiche et lui demande sur le ton de la plaisanterie pourquoi le nez de son personnage sur l’affiche est si gros ? Nous avons reposé la même question à Blutch qui en profite pour expliquer pourquoi il aime Uderzo.
Vient ensuite le remise du diplôme d’honneur de l’Université de Paris 13. Son président, Jean-Loup Salzmann y va de son discours et crée la surprise en remettant également un diplôme d’honneur posthume à René Goscinny qu’il remet à sa fille, Anne Goscinny. Anne Goscinny et Albert Uderzo qui reçoivent également une pièce de la Monnaie de Paris à l’effigie d’une pièce gauloise trouvée à Bobigny, répondent à ce discours (voir nos vidéos).
Les uns et les autres se retrouvent à l’inauguration de l’exposition Drôles de Gaulois dont nous reparlerons. Pendant ce temps-là, le colloque, dont nous vous reparlerons également, bat son plein.
(par Didier Pasamonik (L’Agence BD))
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DROLES DE GAULOIS
Exposition - Du 15 octobre au 30 novembre 2009
1 rue de Chablis, 93000 Bobigny
Campus de Bobigny, Bâtiment de l’Illustration
Amphithéâtre 600, 1er étage
Entrée libre
Visites de groupes sur réservation
Contact : Claudia Thien, commbob@iutb.univ-paris13.fr,- Tel : 01 48 38 84 04
Le Site Internet de l’évènement
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[1] La ville est communiste depuis 1920, avec une coupure pendant l’Occupation.
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