Après Ultimate Xmen puis Daredevil Elektra, c’est le pendant Ultimate de l’équipe des Avengers (les vengeurs en vf), renommée les Ultimates, qui rentre en scène.
Mais ici, point de réunion purement altruiste de héros avides de taper du méchant au nom de la justice, de l’amour des fleurs et des petits ziozios, les Ultimates sont une organisation militaire gouvernementale composée de surhommes appelés à repousser les menaces impliquant d’autres surhommes beaucoup moins bien intentionnés.
Et au fil des pages on ressent bien la véritable caractéristique de l’univers Ultimate : sa vraisemblance. Ici le docteur Bruce Banner est un petit savant raté qui s’injecte volontairement le sérum transformant en un Hulk incontrôlable et meurtrier plus proche de Mister Hyde que du gentil géant vert éponyme de la marque de maïs, Henry Pym alias Giant man est un névrosé sous Prozac qui bat sa femme, et quand Magnéto le mutant mégalo attente à la conquête du monde, c’est en faisant exploser le pont de Brooklyn et les centaines de civils sur place.
Dans l’univers Ultimate, le monde n’est donc pas ni tout noir ni tout blanc et la mort si ignoble et choquante soit elle n’est plus taboue.
De façon générale, le scénariste Mark Millar (déjà aux commandes de Ultimate Xmen) nous concocte à chaque volume un monde d’une crédibilité et d’un réalisme saisissants. Jamais un comics de super héros ne s’est voulu si proche du réel et de l’actualité politique et humaine (américaine surtout évidemment...) tout en respectant le minimum syndical des canons du genre : super pouvoirs, personnages hauts en couleur, action omniprésente etc ...
Ce scénario aux limites du révolutionnaire est posé sur le papier par Bryan Hitch (illustrateur des plus beaux épisodes de JLA chez DC) que je ne qualifierai que par un mot : La classe... non deux mots : La super classe. Un trait extrêmement précis et fin qui va desservir une recherche graphique élaborée du character design toujours en adéquation avec la crédibilité intrinsèque au scénario : le design high tech de l’armure d’Iron man est un hommage légitime aux mangas de robots nippons, le Captain America de la 2ème guerre mondiale porte une uniforme standard des marines de l’époque légèrement customisée et son costume moderne bien que plus extravagant reste dans un champ de réalisme plus qu’acceptable et coup de coeur au design plus que réussi de Nick Fury élaboré sur le modèle d’un Samuel Jackson chauve et borgne.
A l’image des productions de la bd américaine les plus récentes, le découpage des cases est emprunt d’une soif d’efficacité minimisant le texte narratif et d’un dynamisme cinématographique que l’on pourrait comparer au style de l’école japonaise.
La série en est à son 7e volume sorti courant mois d’octobre en kiosque et elle conte à ce jour l’affrontement de notre équipe avec une menace d’origine extraterrestre étroitement liée aux différents conflits et catastrophes ayant frappé l’espèce humaine ces derniers siècles...
(par Anh Hoà Truong)
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Avec Ultimates aux éditions Marvel France, Millar et Hitch nous offre du comics d’envergure mythique à recommander d’urgence aux lecteurs vétérans de l’âge d’or de Marvel qui rêvaient depuis longtemps de sang neuf mais aussi et surtout à tous les fans de bd tous genres confondus qui risqueraient de rater les débuts d’une des séries les plus prometteuses de ce nouveau millénaire.
Retrouvez les chroniques d’Anh Hoà TRUONG dans l’émission radio « la tête dans les images » Radio Campus Bordeaux 88.1fm
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