C’est de saison, notre confrère Actualitté met le ventilateur en titrant sur une « panique » du Festival d’Angoulême en raison d’un projet de Salon de BD à Paris au Grand Palais.
L’opportunité vient de la nomination de Jacques Glénat au conseil d’administration de l’établissement public de la Réunion des musées nationaux (RMN) et du Grand Palais des Champs-Élysées par la ministre de la culture Françoise Nyssen en février dernier. Celui-ci voit une opportunité d’occuper le Grand Palais dans un moment de vacance, en juin.
Il en parle à ses amis du Groupe BD du Syndicat National de l’Edition (SNE) présidé par Moïse Kissous, qui décident d’en explorer l’idée et qui interrogent à cette fin un opérateur naturel : la société Reed Expositions avec laquelle le SNE est associé dans l’organisation du Salon Livre-Paris qui a lieu chaque année au mois de mars..
On comprend leur démarche : il manque un événement grand public spécialement dédié à la BD à Paris et en créer un avant l’été, à six mois de l’évènement angoumoisin, dans un cadre aussi central que prestigieux au plein centre de Paris est une idée plutôt séduisante. Dans les années 1970, une convention de BD avait eu lieu dans des lieux aussi différents que la Mutualité ou l’ancienne gare de la Bastille (aujourd’hui, l’Opéra de la Bastille).
Cette vitrine servirait aussi bien aux éditeurs, qu’aux galeristes, aux écoles et aux académies de bande dessinée préparant la rentrée et permettrait de multiplier les événements avec les auteurs, histoire de les mettre en avant dans une saison où les gens ont le temps de lire. Elle permettrait aussi de présenter les nouveautés de fin d’année aux libraires, aux médias, aux bibliothécaires, aux enseignants… Reste à voir ce que cela va coûter...
Alors Actualitté met en avant un « coup de gueule » d’élus d’Angoulême qui y verraient une concurrence à leur festival hivernal… Bizarre, on ne les entend pas au moment du Festival de Lyon (mai), d’Amiens (juin), de Saint-Malo (octobre) ou encore de Blois (novembre) qui étendent leur activité toute l’année...
L’une des principales raisons de cette grogne, qui se base sur l’inquiétude d’une dispersion d’attribution des fonds publics, vient surtout que personne n’était au courant de rien et que le Syndicat des éditeurs alternatifs de BD voit arriver avec circonspection un événement soutenu par le « Bédef », surnom des gros éditeurs de bande dessinée.
« Il est normal que nous n’ayons pas communiqué sur ce projet, puisqu’il est encore en ce moment à l’étude » nous répond-on benoîtement du côté du SNE… En outre, plein d’interrogations subsistent quant à la disponibilité du lieu, en travaux à partir de 2020...
En ce qui nous concerne, on vous en reparlera quand la chose sera actée.
(par Didier Pasamonik (L’Agence BD))
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En médaillon : Photo Piero d’Houin - Licence CC-BY-SA-2.5.
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