Confronté lui-même à une prochaine paternité, le jeune Julien s’interroge sur son père qu’il n’a jamais connu. Ce qu’il sait de lui, c’est qu’il s’appelle David, qu’il est journaliste à France 3, et qu’il a refait sa vie (il a deux autres enfants). Qu’il est juif, aussi. Il décide de partir à sa rencontre...
Celle-ci se fait par la faveur d’une curiosité réciproque. Elle n’est pas hostile, mais elle n’est pas chaleureuse non plus. Face à ce jeune homme qui tient absolument à donner des racines familiales à son fils, il y a un homme qui a tourné la page sur le passé. Sauf que ce passé est énorme : Julien découvre l’histoire de ses grands-parents qui ont dû fuir le Ghetto de Varsovie avec leur bébé sur les bras lequel, menaçant par ses pleurs d’attirer l’attention des nazis pendant l’évasion, a dû être étouffé par ses propres parents. Drame atroce, mais est-il vrai ?
Cette révélation remue le jeune homme qui décide de retrouver en Israël ses oncles paternels pour en savoir plus sur cette histoire... Cette quête identitaire prend très vite l’allure d’une quête initiatique : celle de la découverte d’un monde insoupçonné, intrigant...
À partir d’un sujet somme toute banal, Julien Frey, scénariste pour la télévision, arrive à faire un récit tendre et amer sur la filiation, émaillé d’anecdotes signifiantes et de non-dits plus éloquents encore.
Le dessin de Dominique Mermoux accompagne cette histoire personnelle. Simple, attrayant, il est surtout très juste.
(par Didier Pasamonik (L’Agence BD))
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