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Une Ribambelle de reprises

Par Didier Pasamonik (L’Agence BD) le 28 avril 2011                      Lien  
C’est une épidémie qui correspond à une tendance de fond de l’édition franco-belge : la continuation des séries à succès au-delà de disparition de leur créateur. Signe que notre droit d’auteur européen est en train de devenir un « copyright » ou plutôt réassurance commerciale dans un marché qui s’annonce difficile ? Les deux sans doute. Analyse et étude de cas.
Une Ribambelle de reprises
Les Pieds Nickelés sont dans le domaine public. Ici la version de Pellos.
(C) Pellos / Offenstadt / Ventillard

Les citadelles sont en train de tomber une à une et la dernière n’était pas des moindres : Astérix, dont Uderzo avait proclamé pendant des décennies qu’il ne lui survivrait pas, aura finalement une suite.

Un revirement dû à une embrouille d’ordre familial, mais pas seulement : comme nous l’expliquions dans un précédent article (Les énigmes de la survivance des héros de bande dessinée) , c’est une tendance de fond qui profite aux éditeurs et qui suscite un rapprochement entre les pratiques du « copyright » à l’anglo-saxonne, où l’usage veut que les auteurs cèdent tous les droits d’un personnage à leur éditeur et celles du « droit d’auteur » à la française dans lequel le « droit moral », qualifié d’« inaliénable », détient une primauté sur tous les autres.

Cette notion de droit moral complique la gestion de l’œuvre car les ayants-droits ont leur mot à dire dans son adaptation sur des valeurs aussi subjectives que le respect de l’intégrité ou sa conformité à des valeurs morales dont seul l’ayant-droit définit les contours. Souvent les héritiers se montrent « avides à dollars » et s’appuient sur cette faculté de nuisance pour faire payer très cher le droit de poursuivre une exploitation. Dans certains cas, il y a clairement des abus, comme ces héritiers de Rimbaud dissimulant des œuvres pour faire passer leur poète pour un grand écrivain catholique, ou la femme de Jules Renard détruisant les pages du Journal où elle apparaissait sous un mauvais jour.

Cette faculté s’exerce dans la période de la durée de la propriété littéraire et artistique (actuellement 70 ans après le décès de l’auteur en Europe), ce qui fait que des héros comme The Yellow Kid, Little Nemo ou Les Pieds Nickelés sont virtuellement tombés dans le domaine public.

Une chance pour l’œuvre originale ?

Mais en raison des enjeux (la manne éditoriale, mais aussi les adaptations sous la forme de films ou de produits dérivés générant des millions d’euros de chiffre d’affaire), les éditeurs ont de plus en plus tendance à chercher à « privatiser » cette exploitation pour plusieurs raisons :

-  Cette stratégie permet de maintenir la rentabilité d’un fond existant qui, faute de nouveautés, déclinerait sinon. Or, comme il s’agit de marques notoires (Spirou, Blake & Mortimer, Lucky Luke…) amorties depuis des décennies, ce fond recèle souvent la principale source de marge d’un éditeur.

-  Cette « privatisation » permet une relation plus souple avec les licenciés potentiels (des producteurs de cinéma par exemple) et donc une vraie stratégie que les ayants-droits ont parfois tendance à contrarier. Ainsi, Bill Watterson, l’auteur de Calvin & Hobbes, a interdit tout usage « merchandising » dérivé de ses personnages que ce soit en dessins animés ou sur des T-shirts et autres produits de grande consommation.

-  Elle permet aussi un investissement à plus long terme, une mise de fond dont l’intensité capitalistique est le plus souvent inabordable pour un auteur, même notoire, lequel agit le plus souvent comme un « propriétaire » et non comme un entrepreneur.

Cette volonté de reprise à tout prix entraîne bien souvent des aberrations d’une grande médiocrité, peu d’ayants-droits ayant la rigueur nécessaire pour préserver la qualité.

Mais il faut être honnête, la reprise de Mickey par Cavazzano, de Daredevil par Frank Miller ou par Mazzuchelli, des Tuniques bleues par Lambil, de Spirou par Franquin ou par Tome & Janry, de Tif & Tondu par Will, de Blake & Mortimer par Ted Benoit & Van Hamme, de Boule & Bill par Verron,… n’ont pas tiré les séries vers le bas, bien au contraire.

Parfois, les ayants-droits vont créer une spin-off de manière détournée, quelquefois en contrepied –comme une parodie- de l’œuvre originale. Cela a été le cas pour Le Petit Spirou, pour Kid Lucky ou Les Aventures de Philip & Francis. Ou de simples dérivés destinés à une autre tranche d’âge comme Les Bébés Schtroumpfs, les Disney Babies, ou encore récemment Gastoon. Ces transgressions relatives (et autorisées) étendent le champ de l’œuvre originale et facilitent les adaptations les plus libres puisque l’on sait désormais que « Adapter, c’est trahir. »

Par ailleurs, le cas MAD Fabrik, ayant-droit des œuvres de Midam en est un autre exemple, les auteurs peuvent faire des alliances utiles pour l’exploitation de leur œuvre, au besoin en la revitalisant par le Crowdsourcing.

Bill Watterson avec ses personnages Calvin & Hobbes. Il a toujours refusé les dessins animés et les produits dérivés.
(C) Bill Wattterson / Andrews McMeel

Ces développements peuvent-ils être considérés comme une chance pour l’œuvre ? Sincèrement oui : les albums de Fournier, de Tome et Janry, même ceux de Cauvin/Broca et de Trondheim/Parme n’enlèvent rien à ceux de Franquin ; ceux de Benoit, Juillard, Van Hamme et Sente rien à Jacobs. Le lecteur peut toujours se référer au canon de l’œuvre originale, rendue souvent plus disponible grâce à cette actualité.

Il est vrai qu’une mauvaise continuation peut affaiblir, voire démonétiser une œuvre originale. Mais tout est question de perception et, finalement, de talent, comme toujours, comme en témoignent deux exemples récents : Orion de Jacques Martin (Casterman) et La Ribambelle de Roba (Dargaud).

Orion au firmament

Orion avait été créée par Jacques Martin en 1990, alors qu’il était en conflit avec son éditeur Casterman. Alix était latin. Son clone Orion sera grec. La recette est la même, une aventure de jeunes garçons dans le cadre de l’antiquité, en 435 avant notre ère, au moment où la Grèce classique est à son apogée.

"Oracles", le tome 4 d’Orion par Marc Jailloux d’après J. Martin
Editions Casterman

Le premier volume est dessiné par Jacques Martin lui-même en même temps que la publication du premier tome des Voyages d’Orion : La Grèce (sous la houlette de Martin, cependant) par un autodidacte laborieux, Pierre de Broche (1940-1997) qui, comme souvent dans les reprises martiniennes aggrave les défauts de l’auteur dont les anatomies sont figées et les mouvements raides. Mais ces travers déjà présents chez Martin n’ont jamais été un handicap pour une série qui s’appuie sur la restitution de décors historiques et dont les qualités pédagogiques sont rarement prises en défaut. Christophe Simon, plus virtuose, corrige un peu cet effet dans les deux volumes suivants, étant capable d’instiller un peu de sensualité dans un univers depuis longtemps frappé de raideur.

On la retrouve hélas un peu, cette raideur, dans la version de Marc Jailloux, le tome 4 de la série : Les Oracles, publié en janvier 2011. Mais elle est nettement en progrès, composée par une bonne maîtrise de la connaissance historique doublée d’une narration subtile et réussie.

Il y a une progression dans l’intrigue qui maintient le suspens jusqu’au bout et Jailloux apporte une jolie ré-interprétation du personnage de Périclès, montrant bien les enjeux de la démocratie naissante –et qui sont peu ou prou les mêmes qu’aujourd’hui- à savoir la faiblesse du débat démocratique face à la détermination des régimes autoritaires, ici Sparte en l’occurrence. Jailloux n’a pas peur de contrarier la vision martinienne du célèbre stratège grec, jusqu’ici plutôt négative.

Cette reprise est une réussite et si Jailloux arrive à corriger les raideurs de son dessin (en se faisant aider par Christophe Simon ?), il peut même prétendre à une version supérieure à la création originelle. Peut-on rêver mieux ?

"Oracles", le tome 4 d’Orion par Marc Jailloux d’après J. Martin
Ed. Casterman

Une Ribambelle sympathique

Même chose pour La Ribambelle, des personnages créés par Jo-ël Azara dans Spirou en 1958 mais réellement mis en forme par Roba en 1962, parallèlement à sa série Boule & Bill.

"La Ribambelle" de Zidrou & Krings d’après Roba
Ed. Dargaud

Il est extrêmement casse-gueule de succéder à Roba, ce géant invisible. Pourtant, depuis plusieurs années, le très talentueux Laurent Verron y parvient à merveille sur Boule & Bill (Ed. Dargaud). Dommage d’ailleurs pour ce dessinateur méconnu, l’un des plus doués de sa génération, comme il a pu en faire la preuve sur Odilon Verjus (avec Yann, Ed. Le Lombard).

Si le dessin de Krings n’a pas le caractère léché de celui de Roba (ou de Verron), il tient cependant bien la route, se trouvant meilleur dans les personnages secondaires. Probables erreurs de rodage pour un dessinateur qui entame ici sa reprise.

La (bonne) surprise vient plutôt du scénario de Zidrou, tout simplement excellent. Habilement construit, il remet bien les personnages en situation tout en les modernisant (ses gamins jouent à la Gameboy et utilisent des téléphones portables) et ses dialogues sont drôles et percutants. Une réussite précieuse dans la bande dessinée classique tout public où la création se renouvèle peu.

Les amateurs reconnaîtront un grand nombre de références, notamment un hommage à Vicq, un scénariste méconnu de nos contemporains qui disparut du jour au lendemain en 1987 sans laisser de trace, en dépit d’une enquête diligentée par Morris pour essayer de retrouver celui qui scénarisa notamment Lucky Luke et La Ribambelle.

Bref, il y a à boire et à manger dans ces reprises qui rassurent éditeurs et libraires en ces temps de marché troublé. Mais il ne faudrait pas que cela se systématise : le catalogue de nos grandes maisons aurait quel air s’il se trouvait ainsi pareillement… reprisé ?!

(par Didier Pasamonik (L’Agence BD))

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En médaillon : "La Ribambelle" de Zidrou & Krings d’après Roba. Ed. Dargaud.

 
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17 Messages :
  • Une épidémie de reprises
    29 avril 2011 02:41

    ce qui fait que des héros comme The Yellow Kid, Little Nemo ou Les Pieds Nickelés sont virtuellement tombés dans le domaine public

    Pourquoi "virtuellement" ?

    Mais il faut être honnête, la reprise ...de Blake & Mortimer par Ted Benoit & Van Hamme… n’ont pas tiré les séries vers le bas, bien au contraire.

    En ce qui concerne cette reprise, je trouve qu’elle trahit l’oeuvre de Jacobs, Van Hamme n’en fait qu’une ressucée entre pastiche et plagiat et Benoit la rend encore plus raide qu’elle l’était. A la limite la version parodique Philip et Mortimer (le dernier est hilarant) est plus respectueuse de l’originale.

    . Une réussite précieuse dans la bande dessinée classique tout public où la création se renouvèle peu.

    La faute à la frilosité des éditeurs qui ne veulent prendre aucun risque, ne donnent pas leur chance aux auteurs et ne laissent pas les séries s’installer (il faudrait que les premiers albums vendent déjà plus de 50 000 exemplaires, c’est ridicule, qu’ils revoient l’exemple de Titeuf qui a mis 4 à 5 albums avant de se vendre).

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    • Répondu le 29 avril 2011 à  11:23 :

      La faute à la frilosité des lecteurs, vous voulez dire ? Ceux-là même qui ne veulent prendre aucun risque et se ruent sur les valeurs sûres.
      Il suffit de regarder les meilleures ventes de l’année pour voir que ce sont les séries déjà bien installées qui s’en sortent mieux que jamais.

      Et pendant ce temps-là, les nouvelles séries sont tellement nombreuses (chaque année plus que la précédente) qu’elles disparaissent au bout d’une semaine faute de place chez les libraires…

      Pour finir, tordons le cou à cette idée reçue selon laquelle une série est morte si elle ne fait pas 50.000 exemplaires au tome 1. Le minimum vital peut être dix fois moindre (5 ou 6.000 ex.). Malheureusement, si les premiers Titeuf atteignaient au moins ces scores minimalistes, ce n’est plus du tout le cas aujourd’hui ! Combien de titres ne dépassent plus les 2000 exemplaires, de nos jours…

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      • Répondu le 30 avril 2011 à  00:18 :

        La faute à la frilosité des lecteurs, vous voulez dire ?

        Non non, des éditeurs. Les lecteurs sont toujours preneurs pour des séries de qualités, les éditeurs cherchent à faire du chiffre surtout par facilité intellectuelle.

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    • Répondu par Flocon le 2 mai 2011 à  11:45 :

      Pour ce qui est de Jacobs, il disait lui même au crépuscule de sa vie à ses ayants droits que ça ne le dérangeait pas qu’on procède à une suite et une évolution de son oeuvre .
      Ses filles ne sont pas de cet avis mais il était brouillé avec elles.
      Pour ce qui est de Van Hamme, il ne faut pas prendre au pied de la lettre les propos de ses interviews dans lesquelles il aime beaucoup plaisanter et provoquer : en fait, il travaille très sérieusement sur ses scénarios.
      En fait, si le lecteur n’était pas informé à l’avance d’un changement au niveau des auteurs, la plupart ne feraient pas la différence.
      A ce sujet je vous rappelle l’anecdote suivante : durant la guerre ( la WWII bien sûr) l’éditeur Charles Dupuis ne recevait plus les films des séries bd américaines pour le journal de Spirou.(Blocus et censure)
      Il demanda à JiJé de finaliser et clôturer lui même les histoires en se servant de son imagination et de son talent.
      Bien sûr JiJé réussi a relever le défi de telle sorte qu’aucun lecteur ne fit la différence.
      A la Libération, les films américains des différentes BD finirent enfin par aboutir en Belgique.
      Et bien sûr des petits malins firent des comparaisons entre les bédés US et la version Jijéenne.
      Celle de Jijé remporta la palme !

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  • Précisions sur Orion
    29 avril 2011 10:08, par Ralph

    Petite erreur mais qui change un peu la direction que prend tout un paragraphe de l’article : le premier volume des aventures d’Orion (Le Lac Sacré) est bel et bien dessiné par Jacques Martin lui-même, et non pas Pierre de Broche. Pierre de Broche a dessiné l’album La Grèce, de la collection parallèle "Les Voyages d’Orion".
    Le Lac Sacré est souvent considéré comme le sommet de maitrise du dessin de Jacques Martin ("Votre plus bel Alix", dira Michel Robert dans le recueil d’entretiens La Voie d’Alix paru aux éditons Dargaud). Si on oublie le charme du trait d’albums plus anciens tels que Les Légions Perdues, ou le Lefranc Le Mystère Borg, que beaucoup consièrent comme la periode la plus appréciable de Martin, il est tout de même évident que sur Le Lac Sacré, le dernier album qu’il a dessiné entièrement, la maitrise de Martin est extraordinaire.
    Dès lors, Marc Jailloux reprend une série qui débuta avec un album-sommet graphique de Martin, et non pas un album de Pierre de Broche. La bonne impression que laisse Les Oracles n’en est que plus admirable.

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    • Répondu par Didier Pasamonik (L’Agence BD) le 29 avril 2011 à  10:44 :

      Vous avez tout à fait raison, Ralph. J’en avais aux voyages d’Orion, bien sûr, et le sens de la phrase disait tout autre chose. C’est corrigé. Cela dit, je ne vous rejoins pas sur la qualité de ce premier volume : la période "Légions perdues / Mystère Borg" reste pour moi supérieure, tant au niveau de l’encrage que des couleurs.

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      • Répondu par Ralph le 29 avril 2011 à  13:38 :

        Au fond si, on se rejoint sur la pèriode Mystere Borg.
        Je suis particulierement sensible au charme, la richesse et la vivacité des dessins de cette periode. Le charme, la richesse et la vivacité d’un dessin qui se reinvente à chaque case, plutot que d’user d’un système trop établi.
        Le dessin du Lac Sacré est d’un autre registre : il prend plus la direction de la clarté, l’harmonie, l’equilibre, la claire definition des formes, l’agencement harmonieux de ces formes (un retour a des valeurs peut-être plus hergéennes ? Des valeurs qui, en tout cas, visuellement, avaient le mérite de bien s’accorder à ce que la Grece Antique évoque). Dans ce registre-la, la maitrise de Martin sur cette album met la barre très haut. Au meme titre que les planches consacrées à Alexandre le Grand qu’il a publiées dans A Suivre, par exemple.

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    • Répondu par stéphane le 29 avril 2011 à  11:42 :

      Quelle facilité d’écrire, lorsque l’on parle du dessin de Martin, de raideurs ! Martin a toujours été un très grand dessinateur, sachant dessiné les anatomies, avec grace, et Jailloux continue dans cette voie ! J’aimerai que vous me montriez les dessins dans Les oracles où il y a des raideurs !?
      Quand au dessin de Martin, certes, il y a pas mal de raiderus dans son dessin dans Alix l’intrépide ou le sphinx d’or, mais depuis, le style a évolué !

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      • Répondu par Didier Pasamonik (L’Agence BD) le 29 avril 2011 à  12:46 :

        Quelle facilité d’écrire, lorsque l’on parle du dessin de Martin, de raideurs ! Martin a toujours été un très grand dessinateur, sachant dessiné les anatomies, avec grace

        Disons que ses anatomies sont aussi rigoureuses que votre orthographe... Le dessin de Martin est raide, c’est un fait qu’un fan comme vous peut ne pas voir. On ne va pas en faire une affaire d’état.

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        • Répondu par stéphane le 29 avril 2011 à  13:48 :

          Oui, c’est vrai, j’ai été un peu rapide lorsque je vous ai répondu. Excusez-moi pour l’orthographe...
          Après, oui, je suis "fan", et tout dépend de la sensibilité de chacun pour apprécier tel où tel style. Je sais quand même reconnaître si une histoire est belle, si un dessin me touche...où pas, même si elle est écrite par un auteur dont l’oeuvre me touche.

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  • Une Ribambelle de reprises
    29 avril 2011 11:16, par Paulo

    Je ne comprends pas, c’est quoi votre analyse ?
    Il faut poursuivre ou non l’oeuvre d’un auteur décédé ? Oui quand c’est bien, non sinon. Comme tout en fait.
    C’est la fin du droit d’auteur ? S’il y a des modifications légales allant dans ce sens, merci de nous en faire part.
    Il y en a de plus en plus ? D’une part par l’entrée dans le domaine publique de certains titres, mais aussi tout simplement parce que, avec le temps et les volumes d’éditions augmentant, ce qui peut se produire (ici la reprise d’une oeuvre) a plus de chance de d’arriver et d’être remarquable. Ce n’est pas une tendance juste un épiphénomène (puisqu’il faudrait ramener ce nombre de titres au nombre total de nouveautés).

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    • Répondu par Didier Pasamonik (L’Agence BD) le 29 avril 2011 à  12:43 :

      Je ne comprends pas, c’est quoi votre analyse ? Il faut poursuivre ou non l’oeuvre d’un auteur décédé ? Oui quand c’est bien, non sinon. Comme tout en fait.

      L’analyse se résume à

      1/ Constatation du phénomène. par exemple : 8 nouveautés Spirou en 2010, si je compte bien. Pour un personnage qui est la propriété des éditions Dupuis, l’ordre des priorités est bien indiqué : on "assure" le chiffre d’affaires et la marge.. Le développement devenu systématique des "personnages-marques" soit par des spin-offs (XIII, Thorgal, Cubitus, Gaston, Spirou, Blake et Mortimer...)

      2/ Du point de vue du droit, il y a un état de fait qui ressemble plus à la situation des États-Unis qu’à ce que l’on connaît du droit d’auteur "à la française".

      Après oui, c’est bien ou c’est moche en fonction des auteurs qui s’y collent.

      C’est la fin du droit d’auteur ? S’il y a des modifications légales allant dans ce sens, merci de nous en faire part.

      Non, mais la loi vient bien après l’usage. Il y a du reste une contradiction de plus en plus criante entre l’usage commercial dans l’exploitation des œuvres (dans le numérique par exemple où le modèle anglo-saxon s’impose. Cf. La censure de Appstore) et la pratique du droit d’auteur en France.

      Ce n’est pas une tendance juste un épiphénomène (puisqu’il faudrait ramener ce nombre de titres au nombre total de nouveautés).

      Vous vous trompez. Rapporté au chiffre d’affaire des grandes maisons (la seule qui pèse réellement), c’est plutôt un phénomène. Les plus gros tirages sont le fait de marques connues, pas de numéros un dans une collection inconnue.

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      • Répondu par Paulo le 29 avril 2011 à  14:36 :

        D’accord, on peut parler de l’impact sur le CA de ces éditeurs. Il faudrait alors parler des ventes et non pas des tirages (qui ne sont pas mêmes toujours proportionnels).

        Et ensuite évaluer leur part dans ce CA. Et cela sur plusieurs années (Miller et Daredevil c’est début 1980, la reprise de Blake et Mortimer c’est 1996, et Spirou depuis 70 ans). On verra si une tendance se dessine.

        M’enfin, surtout est-ce que ça marche ? Parce que là on parle d’une tendance stratégique, ça ne veut pas dire que ça fonctionne.

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        • Répondu par Didier Pasamonik (L’Agence BD) le 29 avril 2011 à  14:57 :

          D’accord, on peut parler de l’impact sur le CA de ces éditeurs. Il faudrait alors parler des ventes et non pas des tirages (qui ne sont pas mêmes toujours proportionnels).

          Évidemment que nous parlons de ventes. Il est de notoriété publique que Blake & Mortimer, Lucky Luke, XIII ou Spirou sont des best-sellers, même quand ils sont signés par des inconnus.

          Et ensuite évaluer leur part dans ce CA. Et cela sur plusieurs années (Miller et Daredevil c’est début 1980, la reprise de Blake et Mortimer c’est 1996, et Spirou depuis 70 ans). On verra si une tendance se dessine.

          Blake et Mortimer, XIII, Thorgal, Spirou, c’est tous les ans, Lucky Luke tous les 2 ans, avec une régularité de métronome.

          M’enfin, surtout est-ce que ça marche ? Parce que là on parle d’une tendance stratégique, ça ne veut pas dire que ça fonctionne.

          Bien sûr que ça marche car, en plus, on peut remettre en place les anciens titres de la collection sous la forme d’intégrales ou de versions premium (Tintin, Spirou). Un matériel déjà financé depuis des lustres qui garantit de la marge. Car ce n’est ni le tirage, ni les ventes qui comptent, mais la marge.

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  • Une Ribambelle de reprises
    29 avril 2011 12:07, par Gill

    Il me semble qu’en ces temps de crise, de questionnements par rapport au numérique, c’est une réaction d’éditeurs et de lecteurs un peu normale. Un retour nostalgique à "la bonne époque".

    Mais on pourrait peut-être se demander comment ces réussites passée ont pu être possibles :

    - en animant un petit réseau de bons auteurs au sein d’une structure qui permettait les échanges, les expériences, les ateliers ?

    - en commandant/recevant des produits à/de-la-part de professionnels/amateurs que l’on sélectionne rigoureusement en les soumettant à une concurrence impitoyable ?

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    • Répondu par Didier Pasamonik (L’Agence BD) le 29 avril 2011 à  12:53 :

      c’est une réaction d’éditeurs et de lecteurs un peu normale. Un retour nostalgique à "la bonne époque".

      La culture des standards existe dans toute industrie culturelle. En musique, cela donne des chansons de Johnny recyclées par la Star Ac...

      Mais on pourrait peut-être se demander comment ces réussites passée ont pu être possibles

      Il y a mille et une explications quand on contextualise. Les pionniers étaient seuls. Et les mangas des années 1990 avaient un fort soutien de la télé...

      Je crois que nous sommes dans une période d’incertitudes (crise économique, Fukushima, printemps arabe, etc.) Le marché se rassure avec des valeurs sûres. Normal. Mais il faut en prendre conscience pour agir en fonction.

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      • Répondu par Matthieu V le 30 avril 2011 à  00:35 :

        Je crois que nous sommes dans une période d’incertitudes (crise économique, Fukushima, printemps arabe, etc.) Le marché se rassure avec des valeurs sûres. Normal. Mais il faut en prendre conscience pour agir en fonction.

        Mwais, pas si sur que l’incertitude liée aux événements récents soit une bonne excuse : il faut du temps pour réaliser un album, donc le printemps arabe et Fukushima sont forcément trop récent pour avoir un tel effet. Dans un an peut-être. La crise économique et les guerres en Irak et Afghanistan, a la rigueur...

        On assiste à un resserrement du marché (offre et demande) dans le contexte d’une pléthore de livres. Le recours aux valeurs sûres n’est-il pas plutôt du a cet excès de production ? Bien sur, ça ne veut pas dire que toutes les reprises sont mauvaises...

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