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Une avalanche d’intégrales (1/3)

Par Charles-Louis Detournay le 2 janvier 2015                      Lien  
La période hivernale est propice aux avalanches, mais aussi à la publication d’intégrales. On préfère ces dernières, plus plaisantes et plus sûres, un genre de plus en plus prisé par les lecteurs. Commençons ce tour d’horizon avec Casterman, et Dargaud, ce dernier label proposant un panel aussi large que diversifié.

Les intégrales ont la cote ! À l’heure où les collections s’agrandissent, elles permettent de remplacer plusieurs volumes par un seul, permettant de profiter des bonus comme un récit complet dont le lecteur avait raté la parution précédente, sans oublier les dossiers et suppléments inédits qui viennent compléter un récit déjà connu. Et ceci, pour des œuvres connues et reconnues ou pour d’autres, plus rares.

Du côté de chez Casterman

Une avalanche d'intégrales (1/3)
Tintin, Lefranc, Magasin général, Schuiten, Bilal, Tardi, Geluck, etc. La rentrée littéraire a été conséquente chez Casterman, et c’est sans doute pour cela que le nombre d’intégrales a été un peu plus mesuré.

Nous avons déjà évoqué la nouvelle parution de L’Auberge du Bout du Monde et des deux versions du Grand Pouvoir du Chninkel, tandis que la troisième intégrale de Thermae Romae vient clôturer en grand format et dans le sens de lecture occidental cette rencontre inattendue entre la Rome antique et les traditions nippones.

La surprise subvient avec un coffret limité à deux mille exemplaires qui reprend en sept albums cartonnés l’intégrale des aventures de Corto Maltese ! Alors que Casterman nous avait habitué à séparer les différents récits, voilà que tout Corto est réuni d’un coup, de La Jeunesse à Mu. Pour 99 €, plus de mille deux cents pages vous attendent dans une dimension légèrement plus petite que dans les albums. Pour ce prix, pas d’aquarelle ou de texte complémentaire, c’est une compilation pour ceux qui voudraient s’offrir d’un seul coup toutes les aventures en couleurs du flegmatique marin au long cours.

Dargaud, en force

Même démarche chezDargaud qui propose un coffret regroupant tout Blueberry pour 69 € ! Sans la Jeunesse, ce sont près de 1500 pages qui regroupent les 28 albums de la série dessinés par Giraud. Certes, le format légèrement réduit ne permet pas toujours de profiter pleinement de chaque case comme il le faudrait, mais ce bloc solide est à conseiller pour les personnes qui aiment voyager et sont définitivement hermétiques au format électronique. Attention : les coins de ce livre broché ont tendance à se plier lorsque vous le rangez dans son coffret !

Autre série culte, XIII qui célébrait cette année son 30e anniversaire, une étape que son éditeur a salué en republiant toute la série originelle des 19 tomes en cinq intégrales au tirage limité. Chacune d’entre elles est agrémentée d’un dossier qui revient sur les faits et gestes des personnages principaux de la série, chaque dossier étant composé de XIII pages, comme il se doit. Ils sont illustrés de divers dessins de William Vance, souvent issus d’ex-libris qui n’étaient pas encore tous parus en albums, mais également de publicités ou de photos de figurines, Pix par exemplei. Enfin, la cinquième et dernière intégrale reprend un dernier mot d’adieu de Van Hamme & Vance pour les lecteurs. Une façon touchante de marquer une page qui se tourne.

Toutes les intégrales de Dargaud ne sont pas nécessairement complétées par ces dossiers. Ainsi, les amateurs de thriller pourront se jeter sans coup férir sur la première saison de Black Op, servi par l’efficace tandem Desberg-Labiano.

Les amateurs d’épopée historique se laisseront plutôt séduire par le récit complet du diptyque de Philippe Aymond : Highlands.

Enfin, dans un style radicalement différent, citons la dernière intégrale des Chroniques de la Lune noire, qui reprend les deux derniers tomes du premier cycle, ainsi que le one-shot de la jeunesse de Wismerhill qui termine l’intégrale plutôt que de la commencer. Dommage aussi que les belles annexes précédemment illustrées par Ledroit en soient réduites à leur plus simple expression : une double page concluant une double interview de Froideval et Pontet.

Dargaud n’hésite également pas à miser sur le grand format. Comme cela avait déjà été réalisé pour d’autres séries de Jean Dufaux tel que Djinn, l’éditeur publie pour un bon rapport qualité/prix la compilation en grand format des quatre tomes de Rapaces, la collaboration avec Marini qui continue à éblouir. Si un petit dossier de quatre pages propose aussi quelques dessins de Marini, c’est avant tout la taille des planches qui permet de profiter au mieux de cet univers envoûtant.


La démarche est identique pour l’intégrale de Loup de Pluie, pour lequel Dargaud propose un format encore plus imposant que celui de Rapaces. Le futur repreneur de Corto Maltese trouve là l’écrin nécessaire pour son dessin crépusculaire. Il devient presque impossible d’échapper à ses hypnotiques paysages de l’Ouest américain. L’introduction de cette intégrale est réalisé d’ailleurs par le réalisateur Bertrand Tavernier, tandis qu’un dossier de douze pages reprend une analyse et des huiles complémentaires en lien avec ce western atypique.


Dans un registre plus personnel, notons la très belle intégrale du Combat ordinaire : cette version dos toilé et jaquette ne profite que d’une petite introduction, mais il n’en fallait pas plus pour souligner l’atmosphère particulière du récit de Manu Larcenet.

Enfin, Dargaud n’a pas oublié l’aspect patrimonial de son catalogue. En attendant la troisième intégrale de Blueberry annoncée pour juin 2015, l’éditeur poursuit la publications des volumes de Barbe-Rouge. Dans la foulée du recueil précédent, on retrouve Gilles Ratier et Jacques Pessis se relayant à la barre de ce complément.

Faisant l’impasse sur la mise en page, on se félicite globalement du contenu en constante amélioration, malgré des digressions habituelles. Le lecteur profite effectivement deux pages de scénario de J-M. Charlier, avec des croquis explicatifs. Le dossier reprend également des éléments complémentaires parus dans Pilote, dont un Pilotorama de l’Île de la Tortue, ainsi que des extraits d’articles parus dans le magazine et revenant sur l’origine des pirates. En dépit d’un visuel qui aurait vraiment mérité d’être agrandi, on ne peut que se féliciter de retrouver ainsi de très belles illustrations d’Antonio Parras et Henri Dimpre. Quant à la trilogie de La Fin du Faucon noir, Mort ou vif et Le Trésor de Barbe-Rouge, elle ravira bien entendu les fans d’aventure et d’action, car ce recueil propose en réalité une long récit complet servi par le tandem Charlier-Hubinon au meilleur de sa forme.

(par Charles-Louis Detournay)

Cet article reste la propriété de son auteur et ne peut être reproduit sans son autorisation.

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5 Messages :
  • Une avalanche d’intégrales (1/2)
    2 janvier 2015 17:09, par mb

    Deux mille exemplaire s

    Répondre à ce message

    • Répondu par Charles-Louis Detournay le 2 janvier 2015 à  17:16 :

      Sauf erreur de ma part, "mille" est invariable.
      Mais merci d’y avoir porté attention.

      Répondre à ce message

      • Répondu le 2 janvier 2015 à  18:24 :

        "Mille" est invariable certes, mais pas "exemplaire".

        Répondre à ce message

        • Répondu par Pirlouit le 2 janvier 2015 à  20:31 :

          Tout à fait, Thierry !°)

          Bonne année à tous, et merci pour l’important travail d’information que vous nous proposez gratuitement. Avant, j’achetais BoDoï, CaseMate ou DBD pour avoir des infos sur la BD, maintenant je lis actuabd, et ma collection s’en porte encore mieux, car j’ai ainsi plus de fonds à lui consacrer !

          Répondre à ce message

          • Répondu le 3 janvier 2015 à  08:08 :

            Il faut lire plusieurs sites sur la bd sinon, ça devient monolitique et prétentieux.

            Répondre à ce message

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