Dans son discours le bourgmestre (ndlr : l’équivalent d’un maire en Belgique) a montré plusieurs fois son intérêt pour la bande dessinée. Tibet en a profité pour demander, avec beaucoup de sérieux, de donner le nom d’André Franquin à l’une des rues de Bruxelles. « Pourquoi pas la rue des Sables, qui abrite le Centre de Belge de la BD » s’est-il exclamé. Une bonne initiative de la part du dessinateur qui a rajouté avec humour : « A moins que Monsieur Des Sables n’y voit un inconvénient ! ».
Cette suggestion n’est sans doute pas tombée dans l’oreille d’un sourd, mais Freddy Thielemans aura sans doute des difficultés à débaptiser l’une des plus anciennes rues de Bruxelles. Son nom est cité dans les documents des archives de la Cathédrale Sainte-Gudule, sous le nom de Vicus Sabuli (en 1295), et sous le nom flamand de Savelstrate (en 1301). On la nommait, cependant, plus généralement Rue des Capucines au 18e siècle : un couvent de sœurs capucines y avait été bâti. Ce n’est qu’en novembre 1798, que la rue des Capucines reprit son ancien appellation de rue des Sables.
Une rue qui est ancrée dans l’identité bruxelloise, d’autant plus qu’en août de chaque année, le traditionnel « Meiboom » (l’arbre de joie) y est planté. Et ce, sous l’œil vigilant de "géants" qui constituant une « suite » aux festivités bruxelloises de l’Ommegang.
L’initiative de Tibet a le mérite d’ouvrir le débat et peut-être d’aboutir à ce qu’une rue porte le nom du créateur de Gaston Lagaffe à quelques enjambées du Centre Belge de la Bande Dessinée... Pour notre part, nous considérons que baptiser une rue de la capitale belge du nom d’André Franquin serait loin d’être une gaffe.
(par Nicolas Anspach)
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La photo de Franquin est (c) DR.
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