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Universal dit « Tintin » à Steven Spielberg et Peter Jackson

Par Didier Pasamonik (L’Agence BD) le 20 septembre 2008                      Lien  
Comme l’écrit le « Los Angeles Times », on dit rarement « non ! » à Steven Spielberg et à Peter Jackson qui ont chacun à leur palmarès les plus gros succès de l’histoire du cinéma. C’est pourtant ce que vient de faire Universal. En cause, l’adaptation cinématographique de Tintin.

Remettant leur budget à Universal, Spielberg et Jackson demandaient 130 millions de dollars pour réaliser un dessin animé en motion capture tiré de Tintin d’Hergé. La major américaine a préféré décliner l’offre et la production qui devait commencer en octobre se trouve arrêtée en attendant un nouveau financement.

Il n’est pas impossible que ce refus soit lié à la crise des subprimes qui affecte aujourd’hui « l’économie réelle » en raréfiant et en surenchérissant le coût du crédit. Les financiers commencent à y regarder à deux fois avant de faire fonctionner la planche à billets. Elle affecte aujourd’hui deux des réalisateurs les plus emblématiques des budgets colossaux investis dans le cinéma ces dernières années.

Le studio hollywoodien voudrait que les réalisateurs –qui se réservent une bonne part des investissements consacrés au film- mettent un peu la main à la poche et partagent le risque avec eux. Un risque réel, car si Tintin est une vraie notoriété en Europe, le LA Times ne manque pas de souligner que pour ce qui concerne les États-Unis, elle est un peu plus « obscure ».

Paramount qui possède la société Dreamworks créée et dirigée par Spielberg et qui a financé jusqu’ici la majorité des coûts de développement du projet qui se montent jusqu’à présent à 30M US$, comptait sur Universal pour partager les frais pour la suite. Or, selon le LA Times, les financiers proches du projet attentent, suivant leurs ratios, pour un investissement de 130 MUS$, un retour d’au moins 425M US$. Avec Tintin, ils n’y croient carrément pas. Ayant une option sur les exploitations dérivées, les réalisateurs se sont garantis par contrat un montant de 100M US$ avant même que Universal touche le moindre fifrelin, ce qui veut dire qu’en cas de succès « moyen » ou d’échec, les perdants, ce seraient eux principalement.

Cette reculade de la Universal tombe au plus mauvais moment pour Spielberg. Il est obligé dans ce cas de figure de demander à la Paramount de financer le projet alors que son associé David Geffen et lui-même sont en train d’essayer de dénouer les liens qu’ils entretiennent avec cette compagnie pour recréer leur propre studio. Pas simple… d’autant que la Paramount est un peu dans la même situation que Universal : elle compte un peu ses sous en ces temps de marché financier perturbé. Ayant rencontré le board de la Paramount au plus haut niveau, Spielberg et Jackson sont dans l’attente de leur décision pour lancer le début du tournage en octobre.

Suspense…

(par Didier Pasamonik (L’Agence BD))

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En médaillon : Steven Spielberg. Photo : Paramount Studios.

 
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2 Messages :
  • Les films Tintin : Podalydès ou rien !
    20 septembre 2008 15:35, par LC

    J’ai toujours dit que cette histoire de film Tintin par Steven Spielberg sentait le coup foireux, vous verrez que ça ne se fera jamais.

    Et tant mieux d’ailleurs, cette idée de la motion capture est très mauvaise, car elle induit une distance avec les personnages, alors que la force de Tintin, c’est d’être avec les personnages, d’être un personnage soi-même.

    Il y a une question d’esprit aussi, Tintin est européen, seul un réalisateur ayant baigné dans Hergé et son univers peut le retranscrire assez fidèlement et en faire sien sans le trahir.

    Si Moulinsart voulait réellement qu’un beau film Tintin voit le jour (mais le veulent-ils, je ne crois pas ils ont le goût du luxe, en ça ils trahissent Hergé qui aimait que son oeuvre soit populaire et pas élitiste), donc s’il le voulait, il confiraient la réalisation d’un film à Bruno Podalydès, excellent réalisateur et très grand tintinophile. Lui a le savoir-faire et la fantaisie pour mener à bien cette entreprise, ses adaptations du Rouletabille de Gaston Leroux sont parfaites, et on sait que Hergé s’inspira largement de Rouletabille pour créer Tintin (et de La fiancée du Soleil pour le scénario des 7 boules de cristal et du Temple du Soleil).

    Répondre à ce message

    • Répondu le 22 septembre 2008 à  19:00 :

      c’est vrai que confier la réalisation à spielberg, c’est vachement élitiste...

      Répondre à ce message

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