D’abord, une belle théorie sur l’amour, présenté comme un idéal absolu prenant la forme d’une masse unie et charnue... Un tout parfaitement harmonieux jusqu’à ce que Dieu, irrité, le fasse exploser en une masse... d’êtres humains.
Comme Victor, par exemple. Amoureux il l’est, ô combien. Mais pas elle, qui en aime un autre. Alors, Victor traîne son désespoir au milieu des champs de bataille, agrippant son brancard tout en ruminant sans cesse. Dans son périple, il navigue au milieu des ruines et des morts, puis finit par rencontrer un soldat blessé, au fond d’une cuve. Ils feront un bout de chemin, malgré leur peu de points communs. À part peut-être ce fameux ourours, fantasmatique boule d’amour parfait. L’origine de l’amour...
On aurait tort de s’arrêter aux atours charmants et sentimentaux de cet album. Tout en jouant sur les oppositions rêve/réalité, amour/mort, groupe/individu, Franc propose un voyage dans nos mondes intérieurs. La quête de Victor, malheureux archétypal, est universelle. Les questions qu’il pose et qui le hantent aussi.
Tout en adoptant un ton élégant et décalé, l’auteur fait réfléchir et étonne d’une scène à l’autre. L’humour se glisse entre les cases pour alléger le climat, mais la mélancolie revient encore et toujours. Et le lecteur, balloté entre ces sensations étrangement voisines, aura probablement en tête de relire Victor et l’ourours, sans tarder.
(par David TAUGIS)
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