Albums

Victor et l’ourours - Par Alexandre Franc - Actes Sud / L’An 2

Par David TAUGIS le 3 octobre 2011                      Lien  
Derrière une légèreté de façade, troublante réflexion sur toutes nos questions existentielles : amour, mort, guerre, foi.... Élégance et finesse de style font de cet album singulier un joli moment de BD intelligente.

D’abord, une belle théorie sur l’amour, présenté comme un idéal absolu prenant la forme d’une masse unie et charnue... Un tout parfaitement harmonieux jusqu’à ce que Dieu, irrité, le fasse exploser en une masse... d’êtres humains.

Comme Victor, par exemple. Amoureux il l’est, ô combien. Mais pas elle, qui en aime un autre. Alors, Victor traîne son désespoir au milieu des champs de bataille, agrippant son brancard tout en ruminant sans cesse. Dans son périple, il navigue au milieu des ruines et des morts, puis finit par rencontrer un soldat blessé, au fond d’une cuve. Ils feront un bout de chemin, malgré leur peu de points communs. À part peut-être ce fameux ourours, fantasmatique boule d’amour parfait. L’origine de l’amour...

Victor et l'ourours - Par Alexandre Franc - Actes Sud / L'An 2
copyright Alexandre Franc & Actes Sud-l’An2

On aurait tort de s’arrêter aux atours charmants et sentimentaux de cet album. Tout en jouant sur les oppositions rêve/réalité, amour/mort, groupe/individu, Franc propose un voyage dans nos mondes intérieurs. La quête de Victor, malheureux archétypal, est universelle. Les questions qu’il pose et qui le hantent aussi.

copyright Alexandre Franc & Actes Sud-l’An2

Tout en adoptant un ton élégant et décalé, l’auteur fait réfléchir et étonne d’une scène à l’autre. L’humour se glisse entre les cases pour alléger le climat, mais la mélancolie revient encore et toujours. Et le lecteur, balloté entre ces sensations étrangement voisines, aura probablement en tête de relire Victor et l’ourours, sans tarder.

(par David TAUGIS)

Cet article reste la propriété de son auteur et ne peut être reproduit sans son autorisation.

🛒 Acheter


Code EAN :

 
Participez à la discussion
11 Messages :
  • Tout en adoptant un ton élégant et décalé

    Je ne le trouve ni élégant ni décalé, c’est juste minimaliste comme on en a vu des tas depuis 15 ans.

    Répondre à ce message

    • Répondu par Et toc ! le 3 octobre 2011 à  07:50 :

      On peut être minimaliste et avoir un ton élégant et décalé.

      Comme on peut être minimaliste et pas élégant, comme vous par exemple.

      Répondre à ce message

      • Répondu par Bakounine le 3 octobre 2011 à  09:26 :

        minimalisme, élégance, décalé...
        Donc,minimaliste pour dire qu’il n’y a pas grand chose à se mettre sous la dent ? Mais pas minimaliste au sens où l’entendait le minimal art des années 60 aux USA.
        Il m’agace ce terme, on met dedans des choses qui n’ont rien à voir, un dessin simpliste qui est souvent le contraire d’un dessin épuré, une narration linéaire avec des cadrages où tout se situe au centre de l’image, des mises en pages avec des suites de cases atonales qui rendent tout propos dérisoire.
        Élégant. Je ne sais pas ce que ça veut dire. Élégance gestuelle, virtuosité, l’économie de moyen, un trait monocorde avec peu de déliés, des couleurs grisées dans une gamme réduite ? Pareil, c’est un terme pratique. Un dessin maladroit et une écriture naïve peuvent prétendre à l’élégance.
        Décalé. Certainement pas. Ce que je vois surtout, c’est que la jeune génération se contente de suivre ce que la déjà vielle Nouvelle BD a imposé depuis 20 ans et ne cherche pas à la remettre en cause. Pas de meurtre du père. Ce qui serait décalé serait d’inventer une alternative à l’alternative.

        Répondre à ce message

        • Répondu par alexandre franc le 3 octobre 2011 à  16:37 :

          je ne sais pas s’il faut répondre, dans ces cas-là (je crois que non), surtout à une lettre anonyme, on ne sait pas à qui s’adresser. Quant à la critique, elle est légitime, encore faut-il avoir lu le livre, ce qui n’est probablement pas le cas ici.

          Répondre à ce message

    • Répondu le 3 octobre 2011 à  12:59 :

      "c’est juste minimaliste comme on en a vu des tas depuis 15 ans."

      c’est juste une non-critique minimaliste comme on en a trop lu depuis 15 ans.

      Répondre à ce message

    • Répondu par Sergio SALMA le 4 octobre 2011 à  10:09 :

      Dirckx, Herriman, Charles Schulz , Sempé, Hergé, Geo Mac Manus , Mort Walker, Hubuc, Dik Browne, Jijé humour, Coudray, Bara., Groening, Crumb, Petit-Roulet, Gary Larson, Bob De Moor (Balthazar). Bloch, Joost Swarte,.. Vous en voulez 30 autres ? La mémoire courte ?

      Répondre à ce message

      • Répondu le 4 octobre 2011 à  17:49 :

        vous répondez à qui ? à quoi ?

        Répondre à ce message

        • Répondu par Sergio SALMA le 4 octobre 2011 à  19:59 :

          On considère cet ouvrage minimaliste( au niveau du dessin). Il me semble que cet aspect graphique est né en même temps ou presque que la bande dessinée. Dessins hyper-stylisés, ronds, trait simplifié, formes géométriques. Donc je me permets de répondre à l’intervenant sans nom ( peut-être est-ce vous, vous êtes difficiles à différencier, mettez au moins un pseudo qu’on sache à qui on ne parle pas) qui voit cette "dérive " dans les 15 dernières années. Son approche se résume à sa propre existence et à sa petite connaissance egocentrée . Avec en plus une envie évidente de blesser les artistes qui font leur possible.

          Répondre à ce message

  • On dirait du Tronhdeim première manière, genre patte de mouche.

    Répondre à ce message

    • Répondu par Love le 5 octobre 2011 à  18:04 :

      Du Trondheim, en plus élégant. Ce qui n’est pas bien difficile.

      Répondre à ce message

  • Quant à moi, j’attends cet album avec vive impatience, car les deux précédents de l’auteur, Les isolés et Macula brocoli, étaient tout bonnement excellents : propos intelligent, énormément de style dans la mise en scène... Évidemment, deux bêtes extraits ne peuvent rendre justice à ces qualités...

    Répondre à ce message

CONTENUS SPONSORISÉS  
PAR David TAUGIS  
A LIRE AUSSI  
Albums  
Derniers commentaires  
Abonnement ne pouvait pas être enregistré. Essayez à nouveau.
Abonnement newsletter confirmé.

Newsletter ActuaBD