1854, une pluie de comètes tombe sur Londres, un puits s’infecte, les morts se relèvent, ils attaquent les vivants et hop, une jolie infection carabinée sur les bras du gouvernement anglais qui trouve alors la solution de zigouiller à peu près tout le monde et d’enterrer le tout sous des fondations.
Grave erreur de laxisme puisque cet « à peu près » va amener en 1898, notre bon détective face à une ribambelle d’affamés verdâtres à l’haleine fétide ressortant des souterrains de Londres après une bonne grosse diète.
À la lecture du pitch, on se doute que nous ne sommes pas à la recherche du prix Nobel de littérature. La légèreté et le divertissement sont donc de rigueur.
Dans cette optique, Ian Edginton mélange avec justesse l’horreur, le suspense et l’action sans jamais vouloir se prendre vraiment au sérieux et sans avoir peur tout de même de donner de l’ampleur à son histoire.
Il ne convoque ainsi pas que Sherlock Holmes contre les zombies mais tout le kit du héros : Watson, son frère Mycroft, l’un de ses ennemis jurés, le gouvernement de la couronne et même toute l’armée anglaise...
On regrette seulement que ses talents de déduction ne soient que faiblement exploités au profit d’une compétence d’homme d’action et d’exterminateur de zombies qu’on ne lui connaissait pas d’ailleurs.
En dépit de ce déséquilibre, le rapprochement anachronique de ces deux monuments de la culture populaire reste bien amené et savoureux.
Le dessinateur Davide Fabbri réussit, quant à lui, le grand écart entre l’esthétisme affecté habituel du célèbre détective et celui des répugnantes créatures défuntes pour nous livrer cet album qui remplit à merveille son objectif de divertissement.
(par Mathieu Drouot)
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