Quittant l’Islande pour la Grèce, Thorfinn et ses camarades de batailles sont abasourdis de retrouver Gudrid à bord de leur embarcation. Cette dernière, pourtant toute fraîchement mariée à Sigurd, a profité de l’aubaine pour quitter ses terres natales. À l’encontre de sa destinée, Gudrid, femme au caractère bien trempé, souhaite découvrir le monde et ses territoires lointains. Mais pour ce faire, elle devra enrôler une carapace de guerrière...
On ne présente plus les nombreuses qualités de cette série épique qu’est Vinland Saga. Déjà 16 tomes et pas un seul numéro à jeter, l’atmosphère prenante comblera même les lecteurs les plus rébarbatifs.
La trame, quant à elle, reprend les ingrédients du genre mêlant mystique et parcours du combattant, dans lequel s’enchaînent de multiples rebondissements. On constate l’évolution permanente de Thorfinn, le gaillard prend davantage de galon et d’assurance, le récit entier repose désormais sur ses épaules. Makoto Yukimura soigne habillement son style, et force est de constater la maitrise et l’aisance avec laquelle il change son fusil d’épaule. Loin derrières sont les démembrements, et les massacres en grand nombre, l’auteur préfère depuis plusieurs tomes narrer la rédemption de son héros, laissant place à la spiritualité, au détriment de la la colère qu’habitait Thorfinn.
L’auteur témoigne une grande soif de liberté : il dévoile sa stratégie minutieusement calibrée et affiche des protagonistes qui défendent catégoriquement leur choix en vue d’un monde meilleur. Plus la tâche est rude et compliquée, plus ceux-ci prennent des risques qui leur sont nettement favorables. À la lecture d’un volume de Vinland Saga, le temps semble s’arrêter, et la notion de vie et de mort s’aligne sur la même constante.
Vinland Saga demeure l’une des valeurs sûres du catalogue de chez Kurokawa.
(par Marc Vandermeer)
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