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"Violent Cases" - par Neil Gaiman & Dave McKean - Au Diable Vauvert

Par Didier Pasamonik (L’Agence BD) le 25 juillet 2006                      Lien  
Cet opus assez rare, collaboration entre deux figures majeures de la bande dessinée anglaise, l'écrivain et scénariste Neil Gaiman et le graphiste et dessinateur Dave McKean, avait fait l'objet d'une publication en 1992 chez Zenda. Depuis, nos deux auteurs ont fait carrière, comme on dit, croisant parfois leur chemin. Leur première rencontre, rééditée ici en couleurs, est somptueuse.

Neil Gaiman raconte dans la préface de cette nouvelle édition que Dave McKean a remise en couleurs pour la circonstance, combien il est fier de ce premier bébé. Il n’était que journaliste chroniquant parfois les comics venus d’Outre-Atlantique ; il est aujourd’hui l’un des romanciers les plus respectés de sa génération. Dave McKean avait fait tous les éditeurs de New-York pour placer des dessins qui lui ont été rendus avec un sourire contrit ; il est aujourd’hui l’un des talents anglais les plus recherchés, un auteur de BD célébré à San Diego comme à Angoulême. Leur rencontre, ils la doivent au frêle Paul Gravett, l’animateur de la revue (peut-on parler de fanzine quand la qualité est à ce point présente ?), oui de la revue Escape ; Paul Gravett est aujourd’hui un historien reconnu de la BD, spécialiste de ces graphic novels qu’il a été un de premiers à défendre, familier de Neil Gaiman, de Dave McKean, d’Alan Moore, excusez du peu.

"Violent Cases" - par Neil Gaiman & Dave McKean - Au Diable Vauvert

Oh, ça tombe bien, Violent Cases est une histoire de souvenirs : la rencontre entre un enfant de quatre ans, mais qui est à l’âge adulte quand il raconte le récit, et c’était il y a vingt ans, avec un praticien qui avait été l’ostéopathe d’Al Capone. A quatre ans, ça vous parle, Al Capone ! Tout l’album fait des aller et retour entre les souvenirs de cet enfant, ses impressions d’adulte, l’interprétation qu’en faisaient ses parents, incrédules comme tous les parents, et ces figures de légende que l’on voit dans des films de gangsters ou que l’on se fabrique en lisant des romans d’aventure. Le propos s’égrène avec la liberté d’une phrase de jazz. Le dessin de McKean magnifie cet impromptu narratif par le flouté d’un dessin parfois à peine esquissé que rehausse -dans cette édition du moins- une touche d’aquarelle. L’album se termine. Rien n’a été vraiment dit, sinon que, depuis, Neil Gaiman a cessé de fumer. Et on conclut au chef d’œuvre.

(par Didier Pasamonik (L’Agence BD))

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1 Message :
  • Juste une précision rectificative :
    L’édition Zenda était déjà en couleurs. Dans la préface, ce que Gaiman écrit, c’est que Mc Kean avait mis des couleurs pour la première édition en album (sur le sol étasunien) de l’histoire (qui avant avait été publiées en noir et blanc et en épisodes dans je ne sais plus quelle revue anglaise).

    Voir en ligne : Vlad

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