Guy-Roger Duvet, scénariste et réalisateur, a souhaité développer l’univers de Virtual Revolution. Première pierre à l’édifice : un cycle en deux tomes de bande dessinée, en guise de prequel, chez Sandawe.
Cette nouvelle histoire qui doit nous amener au long métrage suit les traces de sa grande sœur. Nous suivons Nash Trenton qui enquête sur la mort de sa sœur. Et si le virtuel donnait une explication au réel ?
À la première lecture, en particulier si vous n’avez pas vu le film, il est difficile de comprendre les enjeux et le contexte instaurés par le scénariste. Dès les premières pages, nous sommes confrontés au deuil de Nash. L’ambiance, à mi-chemin entre Deus Ex et Blade Runner, fonctionne et aiguise notre imaginaire. Cependant, le déroulement trop rapide des actions et le changement de paradigme entre le réel et le virtuel, de même que le changement de perspective entre différents protagonistes rendent la narration confuse.
Cette histoire s’accompagne d’une partie artistique assurée par Benjamin Sjöberg. Les couleurs et le jeu sur les lumières (déjà un des points forts du film) fonctionnent à merveille. Si la numérisation à outrance rendra sceptique plus d’un lecteur, force est de constater que le propos de Virtual Revolution se porte à ce style. Certains décors sont saisissants de beauté ; on admire des cases comme on admirerait une suite de dessins conceptuels tirés d’un film. Malheureusement, le travail , mois pertinent sur les visages, rend certains dialogues confus, comme en témoigne le passage entre Morel et Nash au début de l’album.
Avec ce premier tome de Virtual Revolution, se pose dla question de l’intérêt pour le lecteur qui n’aurait pas vu le film. C’est crucial car l’intérêt pour de développement de l’univers du film est évident. Mais peut-être était-il utile de davantage déconnecter la BD de son modèle. Fallait-il jouer autant la carte de la ressemblance entre les deux médias ? Il faudra bien un le deuxième tome pour nous nous convaincre.
(par Clément DUVAL)
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