À la croisée entre la fabuleuse série TV Spartacus dont la saison finale est programmée pour l’année prochaine, Virtus - Le Sang des gladiateurs offre aux lecteurs gourmands de sensations fortes une sacrée dose d’adrénaline.
Une bonne ration de violence et d’hémoglobine, des guerriers pour qui la bataille est représentative d’idéal absolu, voilà les astucieux ingrédients de la nouvelle série proposée par Ki-Oon.
C’est astucieux de la part des auteurs Gibbon et Shinanogawa d’associer deux épopées de combattants, celle des gladiateurs de l’époque romaine sous le joug de Commode et celle de notre époque contemporaine située au Japon dont le héros Takeru Narumya est champion mondial dans la discipline de judo des plus de cent kilos.
Un procédé devenu familier depuis Therma Romae, excellente série en cours chez "Casterman" où le personnage central Lucius Modestus, architecte romain en panne d’inspiration, se voit téléporté dans le Japon contemporain, parvenant, dans ses aller-retour, à tirer profit des découvertes du temps présent pour améliorer le quotidien des gens de Rome.
Mais, la comparaison entre les deux séries se limite au voyage temporel car ici, dans Virtus, la violence est de mise tandis que Therma Romae est un havre de paix acidulé par une touche d’humour.
L’histoire de Virtus se déroule en l’an 185 après Jésus-Christ sous le règne violent de l’empereur Commode, cruel à l’instar de Caligula et de Néron", son image est celle d’un empereur cruel et sanguinaire. Fils du sévère Marc Aurèle, Commode n’est attiré que par les plaisirs et les vices, offrant au peuple riche de Rome des jeux et des plaisirs immédiats. Mais les pauvres n’ont pas le droit à la parole, tout au plus servent-ils d’esclaves, voués à se taire et à obéir.
Apparait Marcia, la concubine préférée du tyran. Désespérée, elle sollicite l’aide d’une sorcière qui parvient par sa magie à propulser un groupe de prisonniers japonais de l’ère moderne. Dans ce groupe se trouve un homme robuste qui, bien que criminel, se trouve frappé de compassion.
Mais le sort ne l’a pas choisi uniquement pour ses états d’âmes mais surtout une aptitude au combat alliant le judo au corps à corps et une intelligence hors norme qui lui permet d’éviter toute blessure. Ils se retrouve en plein arène de Rome, offert à une plèbe déchaînée, réclamant son sang et celui de ses compagnons !
L’association de Gibbon, au scénario, et de Shinanogawa, au dessin, est plutôt heureuse. Point de temps mort dans cet ouvrage, l’action est omniprésente, la présentation des personnages reste néanmoins quelque peu mystérieuse, laissant au lecteur le soin de découvrir en temps utile les différentes facettes de l’environnement.
Le trait est précis, offrant un détail minutieux, les personnages sont remplis d’émotions : leurs faciès expriment la peur, la joie, la souffrance. Outre les combats, il résulte également du récit un suspense, une intrigue, certains personnages deviennent vite attachants par leur complexité et leur secrets.
Un agréable moment de lecture pour une série terminée au Japon et prévue en 5 tomes. Les amateurs de baston, les lecteurs ayant apprécié les séries telles que : Coq de combat, Baki ou Free Fight savoureront avec grand intérêt cette lecture, comme les lecteurs férus d’histoire romaine et ses complots.
(par Marc Vandermeer)
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