La contre-attaque des Sauveurs a fait des dégâts : Alexandria, le hameau fortifié de Rick Grimes a été durement touché par les grenades de Negan et ses hommes. La lourde défaite subie par le roi Ézéchiel et l’enlèvement d’Eugène, le scientifique d’Alexandria qui avait découvert le moyen de fabriquer des balles, achèvent d’ébranler le moral de nos héros. Leur abri n’étant plus sûr, l’ex-chérif adjoint décide d’emmener toute sa communauté à la Colline, le village de Jésus dont Maggie a pris la direction. Très rapidement, les autres membres du Royaume (le camp d’Ézéchiel) les rejoignent et ensemble, ils organisent la résistance contre Negan, qui est prêt à donner le coup de grâce à cette révolte. L’issue de la guerre est incertaine et rien ne dit que nos héros s’en sortiront indemnes.
Charlie Adlard nous avait confié que la fin de cet arc surprendrait les lecteurs. Il avait à moitié raison. Sans chercher à “spoiler” l’histoire, Robert Kirkman, le scénariste de la série, nous a réservé une conclusion intéressante... mais qui ne satisfera pas forcément les détracteurs du comic book. La présence conjuguée d’un grand méchant en la personne de Negan et la lutte contre une autre communauté perçue comme prédatrice font que les lecteurs comparent systématiquement le cycle des Sauveurs à celui de la Prison.
Reconnaissons-le : la tension dramatique de ce nouvel album n’est pas aussi intense que celle du tome 8 qui achevait l’histoire de Woodbury. L’arc dédié au Gouverneur reste pour beaucoup de fans le sommet de Walking Dead car c’est dans ce cycle que Kirkman toucha pour la première fois aux personnages principaux de sa saga. Rick y perdra sa main droite, tandis que de nombreux protagonistes tels que sa femme Lorie et leur bébé Judy y trouveront la mort dans un final apocalyptique !
Mais ce serait un peu vite enterrer ce T21. Dupliquer à l’infini un scénario tel que celui de la Prison n’apporterait rien à la série. Robert Kirkman aime aussi aborder différentes questions de société à travers le prisme de sa BD. C’est dans l’ADN de Walking Dead depuis le début.
L’auteur avait prévu que la reconstruction de la civilisation serait l’enjeu majeur dans ce cycle. La manière dont il achève cette histoire débutée dans le volume 16 est donc logique, quand on y réfléchit. Un changement de ton se dessine et prépare l’avenir de la série afin de l’emmener dans de nouvelles directions.
Graphiquement, ce 21e épisode s’en sort plutôt bien. Le travail d’encrage de Stefano Gaudiano s’adapte de mieux en mieux au trait de Charlie Adlard au point de le sublimer. C’est plus fin et plus précis. Il suffit de feuilleter les anciens épisodes pour se rendre compte de l’apport du dessinateur italien.
En dépit de plus de dix ans d’existence et bien qu’il manque un petit quelque chose à ce final qui le propulserait définitivement au rang de classique, le succès de Walking Dead, soutenu par une série TV qui n’en finit plus d’enchaîner les records d’audience, ne devrait pas se démentir avec ce nouvel épisode. On en attendait légitimement plus mais cela reste un bon album malgré tout. L’action épique est omniprésente, le retour des zombies est confirmé dans cet album et la psychologie des personnages continue d’être développée. Ce qui augure encore quelques bons moments de lecture à l’avenir.
Voir en ligne : Walking Dead sur le site de Delcourt
(par Christian MISSIA DIO)
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