Philip Whiting, employé dans une filiale des assurances Barney & Putnam à Watertown, près de Boston, Massachusetts, l’est, lui. et il est d’autant plus intrigué qu’il retrouve Maggie sous un autre nom à plus de cent kilomètres de là, de l’autre côté de l’état, à Stockbridge, où il a l’habitude d’aller pêcher avec son frère.
Excès d’imagination ou véritable intuition ? La vie de Philip va subitement prendre un tour qu’il n’avait jamais imaginé. Le voici devenu détective privé amateur, fréquentant journalistes et flics, parcourant l’état à la recherche d’indices.
Depuis La Malle Sanderson (Delcourt) et Pigalle 62.27 (Casterman, dessins de Loustal), on sait que Jean-Claude Götting est un raconteur de polars hors normes. Ici encore, à la manière d’un Simenon dans sa période américaine, il place patiemment les pièces du puzzle, décrivant au passage une Amérique tranquille, bourgeoise, qui n’aime pas être dérangée dans ses habitudes, et où l’on boit beaucoup. De l’alcool fort.
Le dessinateur des couvertures d’Harry Potter profite de son trait, charbonneux comme celui de Rouault, et de son art des glacis et des matières pour nous bâtir une atmosphère convaincante et bien documentée. Grâce à sa succession sensible de gros plans, nous sommes dans la tête des personnages, au plus près de l’enquête, de ses faux-semblants et de ses hésitations. Jusqu’au final, qui surprend.
(par Didier Pasamonik (L’Agence BD))
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