Wendy, Maître ès Arts - Par Walter Scott (trad. Daphné B) - Les (...)

Wendy, Maître ès Arts - Par Walter Scott (trad. Daphné B) - Les Éditions de la Pastèque

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Wendy, jeune artiste canadienne, obtient une place dans une formation réputée. Un tournant dans sa carrière ? Une profonde remise en cause surtout. Walter Scott, à travers son personnage fantasque, agaçant mais attachant, aborde avec humour un monde qu'il connaît bien : celui de l'art contemporain.

C’était inespéré : Wendy obtient une place pour passer une maîtrise en Beaux-Arts dans l’une des formations les plus réputées du Canada. Jeune artiste cherchant encore sa voie, elle a là l’occasion d’approfondir ses connaissances, de travailler ses thèmes de prédilection, de se confronter à des artistes expérimentés ou à d’autres en devenir, et peut-être d’atteindre une forme d’épanouissement. Elle peut aussi espérer s’ouvrir les portes de la professionnalisation et faire enfin de ses œuvres la source de ses revenus.


Wendy, Maître ès Arts © Walter Scott / La Pastèque 2021

Mais le chemin n’est pas si facile. Car la jeune femme est plutôt instable. Portée sur la fête et la boisson, peu rigoureuse et versatile, elle peine à s’astreindre au cadre de la maîtrise. Pour couronner le tout, elle tombe amoureuse d’un homme accessible... À condition d’accepter le polyamour. Son année ne s’annonce donc pas sous les meilleurs auspices, malgré des ressources qu’elle-même ne soupçonne pas.


Wendy, Maître ès Arts © Walter Scott / La Pastèque 2021

L’artiste canadien Walter Scott - non, il n’écrit pas de romans historiques ! - a fait de Wendy son personnage fétiche. À travers ses aventures et mésaventures, il livre une vision satirique du monde de l’art contemporain, mordante et ironique, sans être cruelle ni méchante. S’il en dénonce les tics et les ridicules, il sait rendre humains ses acteurs.

Expositions, performances, jargon, hypocrisies sont moqués, mais les aspirants artistes sont dépeints avec empathie. Wendy elle-même est un personnage irritant, dont certains comportements agacent. On peut la trouver égoïste et velléitaire. Cousine de The Artist d’Anna Haifisch et de Fungirl d’Elizabeth Pich, elle est souvent drôle. Elle est aussi attachante par son indécision, sa timidité masquée et sa sensibilité exacerbée.

Le dessin de Walter Scott est parfaitement adapté à ses récits : simple et même très économe de ses moyens, il est pourtant très expressif grâce à des visages cartoonesques et un jeu sur la représentation des yeux permettant de refléter l’état intérieur de Wendy. Le dessinateur ne veut pas faire « beau » : il cherche avant tout à faire passer rapidement émotions et sentiments, tout en évoquant une diversité de thèmes très contemporains.