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Western : Glénat et Fayard consolident le mythe

Par Didier Pasamonik (L’Agence BD) le 1er juin 2022                      Lien  
Associé à Fayard, Glénat lance une collection de western qui revient sur les grandes figures du mythe américain. Contextualisée historiquement par un petit dossier, on retrouve les grands personnages de l’histoire du Western par des auteurs parfaitement en phase avec le sujet. Un peu trop peut-être.

Jaime Bonkowski de Passos s’en était fait l’écho dans nos pages : Fayard et Glénat s’associent pour sortir une « véritable histoire du western. »

C’est ainsi : comme les zombies, les vampires, les dragons ou encore les vikings, certains genres semblent éternels. Jesse James, Wild Bill Hicock, Calamity Jane, Geronimo, on les a vu passer dans Lucky Luke et les batailles de Little Big Horn ou d’Alamo, La Ruée vers l’or sont des classiques du cinéma...

La popularité de ces personnages et de ces évènements a largement dépassé les frontières des États-Unis dès la fin du XIXe en proposant une nouvelle mythologie faite de bandits, de shérifs, de tuniques bleues ou d’indiens qui a fait florès y compris dans la bande dessinée.

Western : Glénat et Fayard consolident le mythe
Wild Bill Hicock par Dobbs et Ennio Bufi
© Glénat / Fayard

Comme dans la série d’albums Ils ont fait l’histoire sur de grands personnages historiques, précédente collection de l’association entre les éditions Glénat et Fayard, et à rebours de l’enseignement actuel de l’histoire où l’on préfère mettre en avant un contexte plutôt que des « héros » de l’Histoire, ici ce sont les "figures" qui sont mises en avant : Napoléon et Gengis Khan font place à Jesse James ou Wild Bill Hickok, sous de scénarios signés Dobbs avec Chris Regnault au dessin pour le cow boy « robin des bois » et Ennio Bufi pour animer le plus fin tireur de l’Ouest.

Wild Bill Hicock par Dobbs et Ennio Bufi
© Glénat / Fayard
Wild Bill Hicock par Dobbs et Ennio Bufi
© Glénat / Fayard

L’historien Farid Ameur, spécialiste des États-Unis, les accompagne pour trier le grain de l’Histoire de l’ivraie de la légende, avec un dossier pédagogique en fin de volume.

Les deux premiers albums parus le 18 mai 2022 sont plutôt joliment dessinés mais les trames sont classiques. Peut-être un peu trop. Il n’est pas vain de penser qu’aujourd’hui, sans tomber dans une réinterprétation excessive, on peut se rappeler que Buffalo Bill ou Emmett Dalton ont construit eux-mêmes leur propre mythe en conseillant les producteurs de spectacle ou ceux d’Hollywood. Que le western dans son ensemble, comme tout mythe – vous savez, c’est la thèse de René Girard dans Le Bouc émissaire, dissimule un grand crime, ici le génocide de la nation indienne.

On trouve dommage qu’au XXIe siècle, on continue à valoriser des gens comme Jesse James ou Wild Bill Hicock qui sont en fait des crapules.

Mais bon, c’est le propre des mythes de proposer des modèles qui ont l’air sortis de nulle part. Si cela peut aider les jeunes lecteurs à se construire, pourquoi pas ? Mais un peu d’esprit critique dans tout ce romantisme n’aurait pas fait de tort.

Jesse James par Dobbs et Chris Regnault
© Glénat / Fayard

(par Didier Pasamonik (L’Agence BD))

Cet article reste la propriété de son auteur et ne peut être reproduit sans son autorisation.

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Code EAN : 9782344038482

Jesse James par Dobbs et Chris Regnault et Wild Bill Hicock par Dobbs et Ennio Bufi, publiés l’un et l’autre chez Glénat en association avec Fayard.

Glénat Fayard ✍ Dobbs ✏️ Chris Regnault ✏️ Ennio Bufi Western France
 
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3 Messages :
  • Western : Glénat et Fayard consolident le mythe
    7 juin 2022 08:54, par Lolipops

    Pas vraiment convaincu par la lecture de ces deux albums. Les scénarios sont bien rythmés, mais avec un manque cruel de recul sur les faits historiques et la véritable violence des personnages. Les dessinateurs ne déméritent pas, dommage qu’un soin plus authentique n’ait pas été apporté à la reconstitution de cette époque. Ça fait trop western cinéma, propre sur soi, et pas assez historique. Glénat finit par se caricaturer en proposant une soupe commerciale, bien loin des grandes épopées qui ont fait sa marque de fabrique par le passé.

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    • Répondu le 9 juin 2022 à  19:30 :

      Au moins les dessinateurs essaient autre chose que de singer Giraud une fois de plus. Le premier, l’italien Ennio Buffi a quand même l’air fort habile, qualité souvent présente dans l’école transalpine.

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      • Répondu par rémi le 10 juin 2022 à  10:21 :

        Habile, mais trop superficiel pour convaincre dans ce genre ultra-balisé, ou le manque de générosité peut faire capoter les ventes.

        Répondre à ce message

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